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Commentaire de Henri Masson

sur Défendons l'anglais !


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Henri Masson 1er octobre 2007 06:53

... ce qui n’empêche pas les principales puissances de l’anglophonie (EUA-GB) d’en être les premières bénéficiaires, de s’accrocher (avec des complicités) à leur privilèges et de maintenir la pression pour qu’aucune langue autre l’anglais ne soit utilisée dans le rôle de langue internationale.

Une autre conséquence, au niveau de l’Europe, est que les séjours linguistiques drainent une partie importante de la population européenne vers l’Angleterre, ce qui avait permis à un directeur du British Council de dire, dès 1987 : « Le véritable or noir de la Grande-Bretagne, ce n’est pas le pétrole de la Mer du Nord, mais la langue anglaise ». À l’inverse du pétrole, l’anglais constituera une ressource inépuisable aussi longtemps que des gogos croieront qu’il n’existe pas d’alternative à l’anglais.

Ainsi se crée une habitude d’échanges, de telle façon que les axes des divers pays européens sont dirigés essentiellement, non point entre eux avec toute la diversité possible, mais entre chacun d’eux et la Grande-Bretagne. Pour illustrer cette situation, prenons deux cartes de l’UE. Sur l’une, traçons un trait de chacun des pays vers chacun des autres ; sur l’autre, de chacun des pays uniquement vers la Grande-Betagne. Qui osera parler de politique équilibrée ? Ainsi, au lieu de travailler pour le roi de Prusse, les Européens non natifs anglophones travaillent pour... la reine d’Angleterre. Est-ce mieux ?

Depuis, la marée noire de l’anglais a accentué son déferlement. Il y a urgence à protéger le monde contre ce fléau et à lui donner une langue internationale conçue pour jouer ce rôle. J’ai déjà cité ailleurs le cas du professeur Robert Molimard, auteur de « La fume - Smoking » (éd. Sides),un ouvrage contre le tabagisme. Il a appris l’espéranto à 77 ans puis traduit son livre en espéranto. La traduction était disponible au dernier congrès de SAT-Amikaro, cette année, à Bordeaux, où il a présenté une conférence sur le même thème. Qui ferait mieux, à 80 ans, dans une autre langue nationale ou ethnique ? Et ce qui peut être fait par un septuagénaire ou un octogénaire est autrement plus facile pour un enfant ou un adolescent. Les gens comme Darcos, avec son projet de France bilingue (français-anglais) qui coûtera les yeux de la tête et aura des conséquences catastrophiques, représentent l’un des pires dangers pour la France, l’Europe et le monde.


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