@ l’auteur,
Merci d’avoir lancé ce sujet fort intéressant. Voici quelques éléments de réflexions iconoclastes, mais qu’il me semble nécessaire de poser :
- La « liberté d’installation » a donné lieu à une surreprésentation des médecins dans les zones suivantes : Paris, le sud-est de la France.
- Le choix des fillières a conduit à un manque criant de ressources dans les spécialités telles que les anésthésistes et les gynécologues, et une abondance de radiologues.
Pourquoi ?
Parce que dans ces zones résident les patients les plus riches, que ces zones sont les plus agréables à vivre, que les spécialités telles que anésthésistes et gynécologues sont relativement moins bien rémunérées que la radiologie tout en ayant plus de gardes.
Si je résume, les médecins libéraux veulent gagner plus de fric avec le moins de contraintes possibles.
La réalité est là, mais personne ne l’affirme ouvertement. Un médecin libéral n’est pas mû par l’intérêt général, mais par ses intérêts particuliers.
Dès lors, une intervention de l’Etat, de type législative et/ou réglementaire est devenue indispensable.
On oublie trop souvent que l’essentiel des consultations sont remboursées par fonds issus des prélèvements obligatoires (cotisations sociales, CSG). 20 euros remboursés sur 21, ca fait un pourcentage au dessus de 95%.
Les rémunérations des médecins conventionnés sont donc financées à 95% par les impôts prélevés sur les revenus des français.
Un tel pourcentage de ressources issu de la solidarité nationale, on appelle cela une prérogative. Et les prérogatives, cela se compense par des sujétions.
A titre de comparaison, le monopole de la SNCF est une prérogative, et il est compensé par des sujétions de service public (désserte minimum dans des zones reculées, etc.)
Il serait quand même extraordinaire que les médecins soient tout d’un coup exemptés de contraintes au vu de leurs prérogatives. Il y a un moment où la tarte à la crème de la « vocation médicale » sur le fait de « sauver les vies humaines » doit trouver un minimum de réalisation.
En espérant avoir été suffisamment polémique,
Cordialement,