Il semble effectivement judicieux d’élever le niveau de la réflexion de la démographie médicale à celui plus global de la désertification des campagnes.
J’ai passé ma jeunesse dans un petit village de Haute-Savoie où il est effectivement impossible de mener la moindre activité sans disposer d’une voiture. J’ai vu 2 des 3 généralistes en partir (1 en retraite sans successeur, 1 burn out vers la médecine du travail) et le dernier refuse désormais systématiquement tout nouveau patient. Il faut donc faire 25 km pour pouvoir consulter. Pourtant cette région est, à mon sens (un peu chauvin) une des plus belles de France, riche, assez bien desservie par les transports, ... Moi-même, j’ai quitté ce pays que j’aime toujours et contribué à mon échelle à sa désertification (très relative tout de même).
Alors focaliser une mesure contraignante sur les seuls médecins pour masquer l’absence de véritable politique d’aménagement du territoire m’agace. Et effectivement, s’il faut que cette seule profession fasse les frais de cette vision tunnellaire de l’état, je comprends qu’elle réclame une forme de dédommagement, dont je ne suis même pas sûr qu’il suffira à motiver les troupes. Tant qu’il n’y aura pas d’école, pas de commerces, pas de... les médecins vivront toute installation dans ces zones comme une punition. A l’inverse, si l’aménagement du territoire suit, il ne sera peut-être même pas nécessaire de les pousser pour qu’ils veuillent s’installer à la campagne.