• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Little Scarlet Pimpernel

sur Lettre à mon ministre


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Little Scarlet Pimpernel Little Scarlet Pimpernel 7 octobre 2007 16:03

C’est assez curieux. Il arrive souvent, sur Agoravox, que des commentaires qui obtiennent des votes favorables des internautes dégringolent soudain à des scores négatifs, au point même de pouvoir être cachés, et à une vitesse qui échappe à la perception du lecteur qui suit le débat. C’est tellement rapide, que ça dépasse même la fréquence constatée des votes des commentaires. Des « mobilisations militantes », des « fluctuations de l’informatique »... ? Comment savoir ?

En tout cas, plusieurs commentaires de ce fil qui avaient aujourd’hui des « scores » très favorables ont souvent dégringolé. Signe qu’ils ne plaisent pas à tout le monde. Quant aux « mécanismes »...

Au juste, Ingrid, tu as oublié de mentionner François Bayrou, invité au Siècle déjà en 1993 et 1994 d’après l’ouvrage de Ratier. Bayrou est ensuite devenu plus tard membre de la Commission Trilatérale jusqu’en 2005. Ou Jacques Delors, membre du Siècle à plusieurs reprises depuis 1978, etc...

Il y a aussi Danièle Burguburu, secrétaire du Conseil Supérieur de la Magistrature de 1981 à décembre 1992, qui apparaît comme membre du Siècle en 1990, 1993 et 1994. D’autres conseillers d’Etat connus figurent également dans la liste fournie par Ratier, y compris Marceau Long (depuis 1978) et Renaud Denoix de Saint-Marc (depuis les années 1980), ou encore Pierre-François Racine (depuis les années 1980 également), etc... Marceau Long apparaît comme président du Siècle en 1984 et 1990, alors que d’après un article plus récent : http://www.strategies.fr/archives/1365/136504901/management_14_le_pouvoir_a _la_table_du_siecle.html Renaud Denoix de Saint-Marc l’a été en 2005. S’agissant de deux personnalités d’un rang très elevé, qui ont occupé le secrétariat général du gouvernement et la vice-présidence du Consiel d’Etat, la question de la compatibilité aurait pu être posée, mais apparemment elle ne l’a pas été. Il me semble, pourtant, qu’il ne serait pas déraisonnable d’introduire des contraintes plus sévères limitant les possibilités d’appartenances des magistrats et des hautes fonctionnaires. Mais la volonté politique n’y est pas.

En tout cas, il paraît clair au vu des « vacances payées », des fêtes Dior et assimilés, et d’autres manifestations analogues, que les super-riches et les politiques affichent un mépris croissant du « bas peuple ». En somme, on nous laisse entendre de plus en plus clairement que le peuple ne peut pas se gouverner lui-même, et les parades de Sarkozy, Fillon, Hortefeux, Dati... doivent être analysées dans ce contexte. Les politiques s’acoquinent avec ceux qui « savent commander », et dont la richesse est la preuve de la compétence.

Mais des phénomènes tels que les avatars de la modération d’Agoravox ne sont-ils pas de nature à donner raison à ces « élites » autoproclamées ? Si, dans un média qui se dit « citoyen », le premier micro-lobby qui arrive s’installe et fait la loi à sa guise, c’est un camouflet pour l’esprit républicain.

C’est aussi donner raison à cette phrase du fondateur de la Commission Trilatérale David Rockefeller, que rappelle la fin d’un autre article censuré par Agoravox :

http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=87

Nicolas Sarkozy, l’Etat et l’identité nationale (1)

(...)

Le colonialisme et l’impérialisme utilisaient des façades nationales. Mais ils correspondaient en réalité, déjà au début du XX siècle, à des intérêts de grands holdings internationalisés dont les alliances de la première guerre mondiale furent le reflet. Paradoxalement, la situation n’apparaît pas fondamentalement différente sept siècles plus tôt pour la croisade albigeoise, qui ne fut pas une entreprise « française » mais directement ordonnée et organisée par la Papauté dans le contexte de la politique théocratique à l’échelle européenne décrite dans mon article du 5 mars. Même si, par la suite, le pouvoir royal en fut le grand bénéficiaire.

En revanche, l’ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539, faisant du français la seule langue officielle, fut directement l’oeuvre du pouvoir royal et reflétait une conception de l’Etat. La langue des « élites » de la monarchie était imposée à l’ensemble de la population. Mais on oublie souvent de rappeler, en rapport avec ladite ordonnance, que ce pouvoir royal mit l’Europe a feu et à sang par les rivalités entre François I et Charles V pour l’hégémonie continentale. L’équivalent de la première guerre mondiale, avec les moyens de l’époque. Et si à la première guerre mondiale succéda la Révolution d’octobre 1917, les ravages causés par les guerres entre princes et souverains de la Renaissance (entourage papal compris), leur soif de pouvoir et de richesse... furent sanctionnés par le triomphe de la révolution protestante qui était, déjà, devenue internationale.

Dans ces conditions, il paraît très difficile d’empêcher un européen, « juge » ou « simple » citoyen et quelle que soit sa nationalité, d’avoir sa propre opinion sur l’histoire et le fonctionnement institutionnel des pays voisins. Ce qui n’impliquerait pas pour autant, de la part de ce citoyen, un positionnement favorable à la construction d’institutions européennes dont il peut craindre à terme, précisément, un comportement et un fonctionnement trop proches de celui des puissances du passé. Avec une circonstance aggravante : un Etat européen ou mondial du XXI siècle risquerait d’être un Etat privé. En 1991, le fondateur de la Commission Trilatérale David Rockefeller avait déclaré notamment : « La souveraineté supranationale d’une élite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable à l’autodétermination nationale pratiquée ces derniers siècles ». Tout un programme, où on voit mal ce qu’il adviendrait des langues dites « minoritaires » sous une telle théocratie financière.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès