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Commentaire de Manuel de Survie

sur Frégates de Taïwan : la vérité en marche


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Manuel de Survie Manuel de Survie 10 octobre 2007 02:28

Je ne fais que vous lire, et me poser des questions que tout lecteur un peu attentif se pose en vous lisant. J’ai l’impression que vous supportez mal qu’un simple lecteur, cent fois moins informé que vous sur cette affaire, puisse aussi facilement entendre ce qui sonne creux dans votre histoire. Cela vous plonge dans un état de confusion tel que vous préférez me prendre pour je ne sais quel expert, prétendant avoir « une culture précise du dossier ». Je n’utilise pourtant que les éléments que vous fournissez vous-même.

Vous nous racontez que lors de sa rencontre en mars 1999 avec Christine Deviers-Joncour, Thierry Imbot aurait interprété l’arrivée de Geneviève Gomez au poste autrefois occupé par Alfred Sirven (chez Elf Aquitaine International, à Genève) comme une manoeuvre destinée à « semer la confusion » dans le groupe Elf et à « cacher le scandale des rétro-commissions sur les frégates ». D’où une « coïncidence intéressante », 18 mois plus tard, lorsqu’il loue un nouvel appartement. Je vous cite :

« Le livre rappelle une coïncidence intéressante : juste en face de son appartement d’où il serait donc tombé par accident, son vis-en-vis de cour en quelque sorte, s’appelait à l’époque Mme Geneviève Gomez, celle-là même dont Thierry Imbot avait afffirmé qu’elle jouait, selon lui, un rôle néfaste dans Elf au compte de la société de son frère, Alain Gomez. Le hasard des choix de logements d’acteurs de ce dossier aurait pu intéresser médias, police et justice... Jusqu’ici, ces « détails » factuels n’ont pas retenu l’attention de grand monde, à l’exception notable du juge d’instruction Van Ruymbeke. »

Voilà qui retient votre attention, en effet, mais dont vous ne faites strictement rien de plus que les autres, selon votre procédé habituel. Vous nous dites en quoi il y a coïncidence, certes. Mais vous ne nous dites pas en quoi elle est intéressante. Les journalistes, la police, et les juges peuvent trinquer avec vous : « Il est des nôtres ! Il a étouffé l’affaire comme les autres ! ».

Votre coïncidence serait-elle aussi intéressante si Thierry Imbot n’avait aucun lien avec l’espionnage ? Comment exclure le maintien d’un lien au moins épisodique entre Thierry Imbot et la DGSE ? Ou avec les service taiwanais ? Comment exclure une mission pour le compte du groupe Elf ou pour un concurrent du groupe Elf ? La chute de Thierry Imbot ne pourrait-elle pas s’expliquer comme accidentelle, en dépit de sa trajectoire « non-newtonienne », si celui-ci était en train d’inspecter les environs d’une fenêtre, afin de voir quel matériel il pouvait y installer ? Faut-il exclure ces hypothèses sous prétexte qu’officiellement, Thierry Imbot n’était plus un agent de la DGSE ?

En réalité, pour vous, la question ne se pose pas comme ça. Les hypothèses s’évaluent sur l’échelle d’intensité paranoïde. Il y a les persécuteurs et les persécutés. Accident du travail d’un espion (persécuteur) : 2 points. Meurtre par défenestration d’un persécuté : 7 points. Le choix est vite fait : Thierry Imbot, c’est un fait notoire, n’était plus un agent de la DGSE, et ses activités, de toute évidence, n’avaient depuis longtemps plus rien à voir avec le renseignement.

Mais la méthode paranoïde a parfois du bon. Après avoir prétendu que ma remarque sur la « lettre ouverte » de Christine Deviers-Joncour était faite pour détourner l’attention de l’essentiel, vous finissez par vous accuser d’être l’auteur de cette diversion, et vous me reprochez maintenant de ne pas vous avoir dénoncé :

« La lettre de Mme Deviers-Joncour, que je ne publie pas ici parce qu’elle n’était pas en rapport direct avec le sujet central de l’article - ceci aurait dû vous apparaître clairement, en votre qualité d’esprit clairvoyant- n’a pas non plus été contredite par personne [...] ».

Je vous le répète, je n’ai fait que vous lire avec un peu d’attention, et du point de vue de la méthode.


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