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Commentaire de Arthénice Iceberg

sur Quelques réflexions à propos de l'enseignement


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Arthénice Iceberg Arthénice Iceberg 10 octobre 2007 12:01

Je n’ai envie de taper ni sur l’école et encore moins sur les parents et les enfants. Et si on observait autrement. Oui, si au lieu de prendre du recul pour examiner une millième fois un sujet, on prenait de la hauteur. Vous savez, changer de perspective. Education nationale, comme son nom le stipule, c’est l’éducation que la nation, l’état, entend transmettre aux citoyens. Ce n’est pas le savoir, voire la connaissance qu’il cherche à transmettre, sinon une aptitude à traiter l’information qu’il nous injecte et à l’analyser et la prendre pour vérité. Education est un mot qui signifie aussi bien la formation, que l’enseignement, l’initiation, l’apprentissage, que le dressage. Et cette éducation nationale a effectivement réussi à nous dresser les uns contre les autres Ca tombe bien, c’est le principe politique même de toute organisation possédant le pouvoir, que de le conserver et non pas de le distribuer. L’éducation nationale n’est ni plus ni moins qu’un instrument politique. L’accès à la culture, au savoir, à la pensée et donc à la liberté de penser, est un concept politique absolument inacceptable puisque c’est offrir le bâton pour se faire battre. Plus d’individus accèdent au savoir, plus les hommes au pouvoir ont du souci à se faire L’éducation nationale n’est ni plus ni moins qu’un moyen de confisquer le savoir justement. Ah ! L’éducation des masses. On est loin d’une idéologie de partage équitable du savoir. Les chiffres et les lettres pour tous. L’élévation et la grandeur dans toutes les chaumières. Il n’y a pas d’Education Nationale, c’est un leurre, il y a gestion, administration, économie du savoir Nous vivons dans l’organisation et l’ingénierie normatives de l’information et de la formation, jamais du savoir. Ce ne sont pas les parents ni les familles qui ont abandonné leurs responsabilités, le système politique, économique et social les a réduit à néant Qui a intérêt à voir l’émergence d’une population cultivée ? A voir l’émergence de personnalités indépendantes ? Toutes les familles sont atteintes par la pénurie d’argent, de droits quels qu’ils soient, de santé, de fausses cultures, de fausses bienveillances Toutes les familles sont rongées par l’inquiétude, la tristesse, l’absence de liens véritables Parce qu’on ne cesse de leur dire que leur bonheur ne sera enfin atteint qu’avec encore plus d’accès à la consommation. Pourquoi gagner plus d’argent sinon pour acheter plus ? Et la technique au cœur de nos vies, et des produits de moins en moins durables qu’il faut vite remplacer pour bénéficier de prix exceptionnels et de contrats juteux Oui là, né le zapping. Ce n’est pas un rapport à la concentration ou à l’éparpillement de l’esprit, c’est un rapport au renouvellement immédiat et à la satisfaction immédiate de son désir. A ce que je sache nos cerveaux n’ont subit aucune mutation neurobiologique Les familles zappent parce qu’elles sont malades d’indigestion Et, on ne se nourrit que de ce que l’on digère Le système politique, économique et social ne propose aux citoyens que du bien gras, bien salé, bien sucré pour anéantir nos facultés d’être, de penser et d’agir. L’Education Nationale n’est pas un merveilleux organisme pour nous apprendre à penser sinon à dépenser. L’intérêt c’est de mettre sur le marché un produit homme-outil obéissant et pas cher. Du reste, ce n’est pas l’homme qui coute cher, ce sont les charges que l’état impose à l’entreprise Oui, prenons un peu l’image que l’on nous sert autrement Pensons par nous même, au lieu de compiler l’image et le son que l’on nous injecte à longueur de journées. A ce que je sache, les écoles comme les enseignants fonctionnent sur la base de directives Et, ils obéissent aux directives. Les enfants apprennent mal, non pas parce qu’ils sont devenus encore plus nuls, mais, parce que les directives qui agissent sur le programme, le comportement, et l’habillage de l’enseignement condamne tout le monde à une mise en scène du savoir. On ne va pas à l’école pour apprendre mais pour obéir. Exemple de la rentrée en sixième de mon fils Nicolas Un défilé de professeurs qui s’adressent à nous les parents, dans un interminable explicatif de la méthode, du contenu, des obligations et de la sanction Pas un, pas un seul, ne manifestera du plaisir d’apprendre et d’enseigner, pas un n’aura un mot d’humour, pas un, pour entrer en relation avec les parents. Deux mondes étrangers se sont pendant deux heures frôlés sans se toucher. Quand j’ai pris la parole, à la fin de ce défilé pénible, pour aussi faire valoir que ces gamins de 10/11 ans avaient des journées de 7 heures + une heure de devoirs à la maison, ce qui équivalait à l’emploi du temps d’un « travailleur », il parait que j’ai choqué J’ai choqué l’enseignant, mais j’ai choqué le parent !! Parce que le parent, à part demander s’il y a des frittes le jeudi à la cantine, parce qu’il ne sait pas trop s’il a le droit ou non de protester, se cantonne dans des interventions de catégorie 3, et encore en bégayant Je suis désolée, je suis mère de trois enfants (21/14 et 10 ans) et chaque rentrée scolaire me fait l’effet d’une confiscation de mon autorité, de mon propre enseignement intellectuel et social, affectif et spirituel, et d’abandonner mon enfant dans un lieu et un milieu que je ne contrôle absolument pas en terme d’éducation justement, de contenus, et de relations. Oui, les enfants sont soumis à des pressions psychologiques insupportables, à des humiliations et des railleries aussi bien des enseignants que de l’administration Et c’est toujours leur parole contre celle des enfants Oui, je vis l’Education Nationale comme une grande supercherie et surtout une magnifique mécanique pour réduire la pensée libre de l’individu à une pensée uniforme et préprogrammée, à un devoir d’obéissance et de soumission à l’autorité mais surtout à l’autoritarisme, et au sentiment de frustration. Je suis extrêmement vigilante et attentive aux contenus, et invite mes enfants à la même vigilance. C’est vrai, je n’ai pas suivi le parcours de l’Education Nationale. Vivant à l’étranger, j’ai suivi les cours par correspondance et ce sont mes parents qui m’ont appris et qui m’ont montré Je n’ai donc pas subit le devoir d’apprendre dans l’obéissance, et encore moins de devoir apprendre ce que l’état imposait Arthénice Iceberg


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