@ M. Bondu,
Le sujet est trés bon mais je trouve que vous déviez trop sur le côté psycho-socio de l’affaire. C’est sûr que si l’on se regarde le nombril trop longtemps et qu’on fait des « business plans » à trois ans pour vendre des frites sur un trottoir alors qu’on ne sait même pas à qui on vendra quelque chose la semaine prochaine on est mal, trés mal barré.
Les freins à la création d’entreprise sont nombreux. Dans notre pays, le principal est la pression sociale. Tout d’abord, 40 ans de socialisme fait qu’on regarde toujours l’entrepreneur avec réprobation (c’est quoi cette bête ?, c’est un collabo ?). Ensuite, on fait monter la barre psychologique à franchir avec trop de services d’aides en tout genre qui vous proposent une aide pour voir un comptable avant de démarrer, une aide pour voir un avocat et pleins de dossiers sur les étapes à suivre dans la préparation de son affaire. En soi, c’est louable mais beaucoup de gens commencent à se dire qu’il faut avoir fait au moins l’IAE ou HEC pour avoir une petit chance de s’en sortir.
Le business plan me fait toujours sourire. Combien de spécialistes de l’économie et des entreprises n’ont-il pas travaillé au buget prévisionnel du Concorde, du tunnel sous la Manche ou de l’A380 ? Au bout du compte ils se sont tous lamentablement plantés d’un facteur 2 ou 3 mais on demande à un jeune qui démarre quelque-chose à titre indivuel uiquement parcequ’il ne trouve pas de travail, de faire un « business plan ». C’est un peu exagéré il me semble.
L’important c’est d’avoir la foi, le courage, d’accepter (et de pouvoir) passer quelques temps sans rentrées d’argent. Les entrepeneurs sont en conséquence ceux qui n’ont rien à perdre ou ceux qui utilisent une position salariée (ou familiale) confortable pour préparer tranquilement leur affaire et se lancer quand le fruit est mûr.