Je désirerais rappeler quelques faits concernant les médecins et l’exercice de la médecine (je tiens à préciser que je ne suis pas partie prenante dans l’affaire) :
Tout d’abord, quelques faits :
la formation d’un médecin dure 9 ans au minimum, de 10 à 14 pour les spécialistes. C’est long !
Elle n’est pas de tout repos, loin de là (concours, stages à l’hôpital, quantité de travail dû aux études énorme et largement supérieure à 35 heures par semaines).
Les salaires des externes (troisième année depuis peu à sixième année) ne dépassent pas quelques centaines d’euros par mois, les salaires des internes sont de l’ordre du SMIC, plus les gardes (mais on est loin de 150€ par garde !! plutôt une dizaine au plus, pour une garde de 24 heures souvent).
Il est donc logique que leur haut niveau d’études leur assurent un certain salaire. Ensuite, on peut toujours arguer de leur niveau actuel, c’était seulement un point important à préciser.
Par ailleurs la profession médicale s’est largement féminisée depuis plusieurs années. Sans faire de machisme primaire on peut concevoir qu’un certain nombre de femmes peuvent vouloir avoir des enfants, au moins à partir d’un certain âge, et s’occuper un peu plus de leurs familles qu’à des gardes souvent éreintantes.
D’autre part, rien n’oblige un médecin, quel qu’il soit, à accepter un patient, surtout la nuit ou autres. Rien, si ce n’est l’obligation d’assistance à personne en danger (mais la femme qui appelle en urgence à 4 heures du matin parce qu’elle a oublié de faire renouveler son ordonnance de pilule et qu’elle a un avion très tôt le lendemain matin, partant en vacances... n’en est pas un).
Même à la campagne, rien n’oblige un médecin à faire des consultations à domicile. Il *peut* très bien recevoir uniquement dans son cabinet et ne se déplacer que pour les urgences (les vraies).
Rien ne l’oblige, donc, si ce n’est, finalement, sa conscience professionnelle et le sérieux qu’il attache à sa fonction. (et, secondairement, pour les nouveaux arrivants la nécessité de se faire connaître, les débuts d’un médecin sans clientèle n’étant jamais faciles).
Qui donc voudrait de la vie d’un médecin de campagne, si en plus il n’avait pas la liberté de s’installer et un salaire conséquent ?
Et c’est donc uniquement cette conscience professionnelle, le soin de leurs patients de tous les jours qui font que quoi qu’il arrive, quelles que soient les réformes, ils continuent à faire leur travail du mieux possible.
En Suisse, qui utilise la coercition et non plus des incitations pour imposer leur lieu d’établissement aux médecins diplômés, on est passé à 30% (proportion énorme !!) de médecins qui, ayant fraîchement soutenu leur thèse, se lancent dans tout autre chose que la médecine, à savoir travailler dans une entreprise, en fonder, etc. etc.
Le service médical n’est pas gratuit, loin s’en faut. Il y a certainement un équilibre à trouver.