pour ma part Monsieur Sarkozy aime le devant de la scène il fait feu de tout bois et surtout il aime les histoires qui font pleurer c’est son gout de la victimisation. malheureusement pour se faire il n’hésite pas à agiter un passé peu glorieux celui de la France sous l’occupation et des symboles contestés et contestables.
je vous renvois à un article du figaro qui me semble pertinent.
- RIEN de plus émouvant que la lettre de Guy Môquet à sa mère avant d’être fusillé : « Ma vie a été courte, je n’ai aucun regret, si ce n’est de vous quitter tous... » Et, pourtant, comment expliquer aujourd’hui les résistances ou les prudences de nombreux historiens à la lire dans tous les établissements ? La raison est complexe. Le Parti communiste français a fait depuis 1945 du martyre du jeune Guy Môquet un symbole de la résistance du Parti, destiné notamment à faire oublier le pacte germano-soviétique de 1939 et sa politique trouble au début de l’Occupation en 1940.
C’est dans ce contexte que s’inscrit l’arrestation de l’élève du lycée Carnot. Ce dernier n’est pas un collégien comme les autres. Militant actif, il est le fils du député communiste Prosper Môquet, qui vient d’être arrêté. Le décret-loi du 26 septembre 1939, pris par le gouvernement Daladier, a dissous le PCF, en raison de son soutien au pacte signé entre Ribbentrop et Molotov.
À l’arrivée des Allemands à Paris, des négociations secrètes vont d’ailleurs avoir lieu, en juin-juillet, entre les Allemands et les communistes dont certains sont libérés de prison, au grand dam de la police française. Mais, très vite, fin août, les négociations capotent et les Allemands laissent à nouveau carte blanche aux autorités de Vichy pour procéder aux arrestations des communistes, dont les tracts sont alors essentiellement dirigés contre le grand capital. Dans l’un d’eux, on peut lire : « Des magnats de l’industrie (...), qu’ils soient juifs, catholiques, protestants ou francs-maçons, par esprit de lucre, par haine de la classe ouvrière, ont trahi notre pays. » Les rafles se renforcent en octobre 1940 et c’est dans le cadre de l’une d’elles que le jeune Guy Môquet, alors âgé de 16 ans, est dénoncé et arrêté le 15 octobre. Il est alors interné d’abord en région parisienne puis au camp de Châteaubriant en Loire-Atlantique.
Lorsqu’en 1941, Hitler lance l’opération Barbarossa et envahit l’Union soviétique, les communistes français, dirigés par Jacques Duclos, décident alors de faire rapidement oublier leur attitude passée. En octobre 1941, trois attentats, à l’efficacité aujourd’hui contestée (1), sont menés à Nantes, Rouen et Bordeaux. À Nantes, le commandant des troupes d’occupation de Loire-Atlantique, est assassiné par hasard. Hitler est furieux et ordonne une répression sévère : vingt-trois prisonniers sont fusillés à Nantes ; à Châteaubriant, ils sont vingt-sept, communistes. Parmi eux le plus jeune, Guy Môquet.
Sa mort est aussitôt chantée par le Parti (Les Martyrs d’Aragon sont publiés dès 1942 aux éditions de Minuit), mais le général de Gaulle salue aussi la mémoire de Guy Môquet cité en 1944 à l’ordre de la Nation. Il est donc dans une certaine tradition « gaulliste » d’évoquer son martyre.
Vers une Histoire officielle
Parmi les réticences à lire la lettre de ce dernier, il y a chez certains historiens la suspicion longtemps entretenue sur son authenticité. Certains ont émis l’hypothèse qu’elle aurait pu être écrite par Duclos. Les originaux de certaines missives de fusillés, comme celle de Pierre Semard, fusillé en 1942, n’ont jamais été retrouvés. Formant après 1945, un enjeu crucial pour le PCF dans sa tentative de réécrire l’histoire, afin de se faire passer pour le « parti des 75 000 fusillés », certaines ont pu être, de l’avis de spécialistes, « fabriquées » a posteriori (2).
Dans le cas de Guy Môquet, l’historien Jean-Pierre Azéma, spécialiste de Vichy et membre de l’association Liberté pour l’Histoire, est catégorique. On vient de découvrir l’original qu’il a pu examiner au Musée de la Résistance de Champigny. « Jusqu’à plus ample informé, il n’y a plus d’ambiguïté sur son authenticité », affirme Azéma.
La réticence des historiens se déplace désormais sur un autre terrain : le respect de leur autonomie. La lecture de cette lettre selon eux, doit être volontaire. C’est ce qu’a demandé l’association des professeurs d’histoire-géo, relayée par Liberté pour l’Histoire. Celle-ci se mobilise désormais sur un autre front. Elle vient de découvrir l’existence d’une directive européenne, prise sur le modèle des lois mémorielles en France, et qui doit s’appliquer à l’ensemble des législations européennes. Un pas de plus vers cette Histoire officielle dont les historiens français espéraient se libérer...
(1) Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, Le Sang des communistes, Fayard, 2004. (2) Stéphane Courtois, « Luttes politiques et élaboration d’une histoire. Le PCF historien du PCF dans la Seconde Guerrre mondiale », revue Communisme, 4, 1983.
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