Mon voisin, le boulanger, se lève tous les jours à 3 heures pour que ses clients puissent venir chercher leur pain à partir de 6 heures. Sa boutique, il la ferme le soir à 19 heures 30.
Les 35 heures, sa femme et lui les font en un peu plus de 2 jours, sans droit à une quelconque retete.
Sa retraite, il ne la prendra pas à 50 ans, mais à l’âge légal, comme tout le monde.
Il ne perçoit aucune prime de charbon comme un vulgaire conducteur de TGV : son four fonctionne au bois et ça, ce n’est pas prévu.
Aucun comité d’entreprise ne prendra en charge les vacances et loisirs de ses enfants et vous ne l’entendrez jamais dire « j’ai encore 8 jours d’arrêt maladie à prendre cette année ». Si, d’aventure, il doit consulter un médecin, personne d’autre que lui pour payer.
Il faut dire aussi qu’il ne peut pas trop se permettre d’être malade parce que s’il s’arrête de travailler, il ne sera pas payé.
Personne ne l’a entendu brailler dans la rue à date fixe pour réclamer plus de ceci et moins de cela.
Personne d’autre que lui ne prend en charge ses cotisations sociales, part patronale connait pas.
Tous ses revenus sont taxés sans exception : pas de prime de ceci ou de cela non taxable, pas de logement ou de véhicule de fonction etc...
L’augmentation de ses revenus n’a rien à voir avec son ancienneté mais avec la qualité de son travail. Il sait que c’est important parce que si la qualité n’est pas au rendez-vous, le client n’y sera pas non plus. Et les ASSEDIC, connait pas.
Mais mon voisin le boulanger, mon ami, est heureux chaque fois qu’un client lui dit que son pain est bon et ça, il l’entend tous les jours.
Il me dit souvent, en rigolant, qu’il est un vrai service public.
Messieurs de la fonction publique, gardez vos privilèges mais, par pitié, épargnez-nous vos jérémiades ridicules et obcènes.