1- Vous voulez absolument me faire dire ce que je ne dis pas, aveuglé que vous êtes par les sentiments hostiles que vous nourrissez envers la rédaction d’AGORAVOX pour des raisons qui vous sont propres. Le ressentiment n’est pas bon conseiller.
2- Je n’ai pas eu l’intention d’écrire un article qui reprît ce qui avait déjà été dit sur le sujet.
Je ne fais aucun procès d’intention au président. Je souligne d’entrée que son opération s’inscrit dans la tradition gaulliste de rassemblement des familles politiques françaises. On ne peut lui en vouloir. C’est le jeu politique.
3- Me refuser le droit d’examiner la possibilité d’un effet pervers de cette lecture politique de la lettre de Guy Môquet, c’est refuser de voir les choses en face. Que vous le vouliez ou non, on ne peut écarter cette éventualité.
Faut-il vous rappeler ce qu’a représenté la Résistance française par rapport à l’attitude attentiste massive d’une majorité de Français ?
4- Vous êtes tout feu tout flamme ! Bravo ! Le péril n’est pas grand aujourd’hui.
5- Je trouve que certains commentateurs ont manqué de retenue. Les bravaches et les matamores ne sont pas ceux qu’on voit agir le moment venu.
6- Et encore une fois ma position est celle que je défends dans les deux derniers paragraphes : l’État démocratique ne peut empiéter sur le domaine de la conscience individuelle sauf à commencer à verser dans le totalitarisme.
7- Si un État démocratique veut lancer des signaux clairs de son attachement aux valeurs de la Résistance, ai-je conclu, qu’il commence par abroger la loi du 12 avril 2000 qui protège les délateurs contre leurs victimes : faut-il vous rappeler les ravages de la délation sous le régime de Pétain ? Si de bonnes manières doivent être inculquées, n’attendons pas que la crise soit là, sinon on retrouvera les mêmes comportement scélérats.
Et puis il serait bon qu’un État démocratique oblige son administration à respecter toujours la loi et non seulement quand elle y a intérêt : ce serait le meilleur exemple qu’il puisse donner aux citoyens.
Et tant qu’on y est, tirons donc les leçons du procès Papon de 1998 : sachons que pour être soumis à un supérieur hiérarchique, on n’en est pas moins tenu de respecter les principes constitutionnels de notre République. C’est la motivation même de l’arrêt rendu le 13 mars dernier par la Cour d’Appel de Paris dans le procès des « écoutes téléphoniques de l’Élysée » en condamnant leurs auteurs à payer de leur poche des dommages et intérêts aux victimes qui les poursuivaient, parce qu’ils avaient commis non « une faute de service », mais « une faute personnelle » à l’occasion de leur service. Il reste à espérer que la Cour de cassation que les condamnés ont saisie, confirment cette condamnation. Une telle condamnation serait un vrai changement !
8- Pour finir, votre appel à la censure vous a identifié : « Le censeur crie ce qu’il proscrit », écrit Camus dans « La Chute ». Mais je suppose que Camus ne fait pas partie de vos lectures, à ce que je vois ! Paul Villach