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Commentaire de Thomas

sur Restriction de la liberté d'installation : premier pas vers la disparition du système de santé solidaire ?


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Thomas Thomas 22 octobre 2007 07:40

@Claude,

« au delà de la restriction de la liberté d’installation, quelle serait la solution équitable médecins/patients, pour que les centaines de milliers de personnes vivant dans un désert médical, puissent avoir accès aux mêmes qualité et niveau de soins, que ceux qui sont plus favorisés ? »

Comme disent de nombreux managers, quand on soulève un problème sans proposer de solution, on fait partie du problème ! J’aurais du aborder d’emblée cet aspect dans l’article. Je l’avais un peu fait dans un précédent commentaire.

Lorsque j’ai commencé mes études à la fin des années 80, on agitait encore le spectre du médecin smicard qui, installé en zone de forte densité médicale, peinait à joindre les deux bouts. On nous recommandait dès le début des études de nous préparer à un exercice en zone de faible densité pour être certain de gagner notre vie. Entre temps, la démographie étant une science implacable, la rareté permet désormais de s’installer à peu près n’importe où et d’y vivre bien. S’il y avait le double de médecins, ils utiliseraient spontanément leur liberté d’installation pour aller dans des régions où la concurrence serait faible.

Depuis quelques années, l’état a ouvert les vannes, le numerus clausus est passé en très peu de temps de 3500 en 90 à 7000, ce qui n’est pas sans poser de nombreux problèmes dans les amphithéâtres et les services (il est déjà difficile à un médecin de former 2 étudiants, alors 4 c’est illusoire). Mais c’est une mesure trop violente et trop tardive. Elle produira ses premiers résultats dans 5 à 10 ans et va surtout créer un nouvel accident démographique... et dans 40 ans, cette vague partira à la retraite. Et on retrouvera les mêmes problèmes.

La seule solution à mes yeux serait d’importer massivement des médecins de l’Union européenne. D’une part, l’effet est immédiat ou presque (ils sont déjà formés et doivent juste acquérir un niveau lignuistique suffisant), d’autre part ils auraient une distribution d’âges plus étalée ce qui limiterait l’effet accident démographique. Certains de nos voisins ont justement des problèmes de surpopulation médicale (Grèce, Italie, Espagne me semble-t-il). Enfin, certains seraient peut-être tentés de rentrer chez eux après 10 ou 15 ans (par nostalgie, pour se rapprocher de parents vieillissants, pour former leurs enfants dans leur pays d’origine, ...) ce qui étalerait les départs.

La Finlande a mené une telle opération il y a quelques années, avec un succès mitigé mais avec une attractivité climatique bien différente de la France.

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@farniente

« Je prends pourtant toutes les précautions nécessaires. »

Ces précautions consistent sans doute, d’après vous, à affirmer sans aucune référence à l’appui que les honoraires des médecins ont augmenté de 53% en 5 ans ? Ainsi que je vous l’ai écrit, c’est à la fois faux et sans aucune signification (il faut comparer les revenus nets pour tenir compte de l’évolution des charges).

"Assurément, l’objectif déclaré du gouvernement est de liquider la Sécu pour renvoyer chaque patient à une assurance privée.

Vous ne toucherez les citoyens qu’avec cet argument.

Il ne sera pas suffisant pour maintenir la liberté d’installation, qui SEMBLE concerner l’intérêt strictement personnel du médecin."

Là, vous êtes effectivement dans le vrai et le bon sens. Il n’est pas aisé de faire comprendre le lien entre liberté d’installation et fin du système. C’est ce que j’ai essayé de faire dans cet article. La teneur des commentaires ci-dessus indique bien que je n’ai pas vraiment réussi.


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