Bonjour,
Le devoir d’obéissance des fonctionnaires est un principe de base dont le seul sens est de dire à l’agent « public » qu’il ne peut pas dire tout et n’importe quoi publiquement.
La raison étant - comme dans le privé - que certaines choses ne peuvent pas être lancées dans la nature et qu’un « contrôle des excès » soit donc nécessaire.
Contrôler les excès par un principe, je ne suis pas contre.
Par contre, lorsque le contrôle de l’excès devient baissage de pantalon, compromission éthique et/ou intellectuelle, défiance volontaire (etc...), les fonctionnaires comme les autres devraient avoir le devoir de parler.
Le principe n’a de sens que dans un certain degré de régulation d’excès : dire à un gars qu’il a dépassé les bornes parce qu’il a exposé les positions stratégiques de sa collectivité ou de son hôpital, cela se comprend.
Dire à ce gars qui dénonce par exemple des poches de sang contaminé qu’il a dépassé les limites me paraît bien plus difficile...
La question de fond est donc de savoir jusqu’où va le « devoir d’obéissance » ?
Pour ma part, c’est assez simple : lorsque le travail consiste à faire de la sale besogne pour certains intérêts limités au détriment de l’intérêt général, c’est à dire contre les principes mêmes de service public, l’agent doit pouvoir parler.
Pour les modalités, une assoce, une tribune libre et ce genre de choses sont adaptées.
En l’occurence le devoir d’obéissance n’a de sens que si les « chefs » montrent l’exemple et sont irréprochables.
Comme ce n’est pas le cas, on peut vraiment se demander si ce devoir de « muselage » ne devient pas l’ultime « menace » pour dire à des agents qui en savent beaucoup de ne pas trop parler...
Car si les fonctionnaires parlaient, je pense que les scandales type UIMM et autres EADS ne seraient que des babioleries au sein d’une mafia bien organisée... et terriblement interdépendante.
« Un ministre ça ferme sa gueule ou sa démissionne » ?
Si un ministre ferme sa gueule, qui peut parler alors dans ce pays ?
Un ministre ça doit parler en son âme et conscience, s’il n’est plus qu’une soupape de sécurité type strapontin, effectivement, mieux vaut démissionner.
S’il faut vendre son âme pour gouverner, alors je préfère encore être libre de dire « merde ».