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Commentaire de Pierre R. - Montréal

sur Iran : l'impatience se manifeste pendant que Téhéran nomme un nouveau négociateur


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Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 24 octobre 2007 12:35

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Merci de vos commentaires. Dans cette oligarchie opaque où ni les partis politiques, ni les programmes n’existent, les Iraniens eux-mêmes en sont réduits à décrypter les signes. Selon la Constitution, le « Vilayat-e-faqih » (Wilayat al faqih) est le système politique iranien qui place l’État sous l’autorité de la hiérarchie religieuse. Et selon cette même constitution, le président occupe la deuxième place, après le Guide suprême. Le guide suprême est le premier en hiérarchie. En réalité, Ahmadinejad serait, selon des experts, le quatrième dans cette ligne hiérarchique du pouvoir. Il y a plus à craindre du pouvoir religieux que des gesticulations d’Ahmadinejad. Il existe des rivalités certaines entre les clans religieux et entre le pouvoir civil. Ce n’est pas pour rien que la proposition de Vladimir Poutine a été signifiée directement au guide suprême de l’Iran. Ali Khamenei a le dernier mot sur le nucléaire. Un autre élément qui concoure à favoriser cette hypothèse : le pouvoir religieux a laissé le mouvement étudiant contester ouvertement Ahmadinejad. Dans un état aussi répressif que l’Iran, cela aurait été impensable. Il existe les réformateurs modérés et les conservateurs extrémistes. L’ancien président iranien Akbar Hachémi Rafsandjani, qui occupe une position clé dans le régime, avait dénoncé la censure et défendu la liberté d’expression dans les universités. C’est ce même Rafsandjani qui avait déclaré : « On ne peut enfermer la pensée des gens avec des régimes dictatoriaux ».

Khamenei intervient peu publiquement. Lorsqu’il le fait, ses déclarations sont scrutées à la loupe.

La situation économique de l’Iran se dégrade à vue d’œil. Le pouvoir religieux sait fort bien que le peuple s’en prendra au président Ahmadinejad, déjà confronté au mécontentement populaire, qui n’aura pas su apporter la prospérité. Paradoxe dans un pays qui jouit d’une rente pétrolière colossale, le Président doit user d’expédients pour couvrir ses dépenses. Il peine à faire adopter un budget au parlement. Comme l’indiquait Le Monde, si tout s’effondre, M. Ahmadinejad sera seul responsable, le guide l’écartera.

Il convient de remettre le tout dans une perspective géopolitique : face à l’Occident dominateur, la meilleure stratégie pour préserver sa souveraineté consiste-t-elle, pour Téhéran, à ouvrir ou à fermer ? Tel est le débat qui agite Téhéran aujourd’hui.

Pierre R.


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