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Commentaire de Voltaire

sur La majorité absolue des députés européens demandent la fin des tests sur primates


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Voltaire Voltaire 25 octobre 2007 13:22

Voici le communiqué à ce propos :

"Mettre fin à l’utilisation de primates dans les expériences scientifiques Recherche et innovation - 06-09-2007 - 12:35

Une déclaration écrite du Parlement européen dénonce les expériences scientifiques qui ont recours aux primates et demande à la Commission de rechercher de toute urgence des solutions alternatives.

Les laboratoires de l’UE utilisent chaque année plus de 10 000 primates à des fins expérimentales. Plus de 80% des personnes ayant répondu en 2006 à la consultation publique de la Commission sur les animaux utilisés à des fins expérimentales ont jugé cette pratique « inadmissible ».

Jens Holm (GUE, NGL, SE), Rebecca Harms (Verts/ALE, DE) John Bowis (PPE-DE, UK), Martine Roure (PSE, FR) et Mojca Drčar Murko (ADLE, SI) ont déposé une déclaration écrite, conformément à l’article 116 du règlement, qui a recueilli 433 signatures. Ce texte invite instamment la Commission, le Conseil et le Parlement européen à profiter de la révision de la directive concernant la protection des animaux utilisés à des fins expérimentales pour :

- mettre fin, en priorité et de toute urgence, à l’utilisation des grands singes et des singes capturés à l’état sauvage à des fins expérimentales ;

- établir un calendrier en vue de remplacer l’utilisation de tous les primates par d’autres solutions dans les expériences scientifiques.

La déclaration, accompagnée du nom des signataires, sera transmise au Conseil, à la Commission et aux États membres.

La liste des signataires sera disponible le 25 septembre à l’adresse ci-dessous."

Le premier point de la déclaration ne devrait pas poser de problèmes. Il est en effet évident que l’utilisation de grands singes (Chimpanzées, gorilles, ouran-outang, gibbons) pose un véritable problème éthique. Ceux-ci ne servent d’ailleurs que pour de très rares pathologies (comme le sida) et pour des expériences sur le comportement et le langage. On peut maintenant disposer d’autres modèles animaux pour les pathologies de type sida. Quant aux études sur le langage, elles ont un intérêt scientifique évident mais peuvent sans doute se mener sur des singes en liberté ou dans des parcs animaliers, de façon douce.

La capture de singes sauvages pour l’expérimentation scientifique est un non-sens dans le cas de tests de médicaments, qui nécessitent une excellente reproductibilité et des conditions sanitaires impéccables, que seuls des singes élevés et reproduits en captivité peuvent fournir.

En revanche, il ne faut pas se leurrer. La seconde demande, qui consiste à établir un calendrier pour le remplacement de tous les primates pour des expériences scientifiques, parait impossible à tenir telle que décrite. D’abord parce que les singes constituent des modèles légaux et obligatoires pour l’enregistrement de certains médicaments. Ensuite parce que ces mêmes singes constituent des modèles irremplaçables pour certaines pathologies. Enfin parce que la recherche fondamentale a besoin, en petit nombre néanmoins, de travailler sur des primates pour avancer nos connaissances.

Ceci étant dit, et pour avoir moi-même visité une animalerie contenant des singes, il faut reconnaitre deux faits :

D’abord, que les conditions réglementaires en vigueur actuellement ne sont pas acceptables pour conserver des singes en captivité. La priorité doit d’abord et à très court terme de changer ses règles pour des conditions de vies acceptables (taille des cages, présence de jeux etc...).

Ensuite, qu’il est impossible de ne pas être touché par la vue de singes/primates en captivité. Si l’auteur de l’article assène un nombre élevé de contre-vérités qu’il me parait inutile de commenter ici, étant donné le parti pris de l’auteur, il n’en demeure pas moins vrai que la captivité de primates et leur utilisation scientifique pose un vrai problème éthique. Dans ce cadre, si une disparition totale de leur utilisation me parait très difficile (à moins d’accepter un élargissement des règles d’utilisation de l’être humain pour des tests scientifiques...), un durcissment des règles de conservation, et le remplacement par d’autres modèles (et la recherche d’autres modèles) à chaque fois que c’est possible doit être une priorité. C’est certainement dans ce sens que sera interprétée cette déclaration du parlement européen, et c’est tant mieux.


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