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Commentaire de Thomas

sur Restriction de la liberté d'installation : premier pas vers la disparition du système de santé solidaire ?


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Thomas Thomas 27 octobre 2007 23:22

@Léon

L’incohérence du gouvernement est à mon avis ce qui met la puce à l’oreille concernant ses motivations profondes : aboutir à l’existence d’une population médicale déconventionnée de taille significative en faisant porter le chapeau aux médecins (qui, avec le bonus engrangé dans l’affaire, se feront une raison). La liberté d’installation tombe à pic puisqu’elle apparaît comme un pur privilège aux yeux de tous.

Je ne sais si vous avez pris le temps de lire tous les commentaires mais les arguments pour répondre à vos autres griefs y figurent :

* concernant les revenus et la convention : ce sont LES PATIENTS et non l’assurance maladie qui payent les médecins (ce qui est une des caractéristiques d’une profession libérale), l’assurance rembourse ensuite les patients ; la seule différence avec une assurance privée tient à son financement (obligatoire et proportionnel aux revenus pour des prestations indépendantes des revenus). Il n’y a aucune différence de statut juridique ou moral entre un médecin libéral remboursé par l’assurance maladie et un avocat libéral remboursé par votre assurance juridique.

* concernant le financement des études et une soi-disant dette contractée : à quelle profession en France demande-t-on de rembourser ses études ? Aux avocats ? Aux ingénieurs ? Aux techniciens ? Certainement pas ! Tous sont libres d’exercer dans le lieu de leur choix, en secteur privé ou libéral, et de tirer un bénéfice personnel et exclusif des savoirs acquis à l’université. Les parents des étudiants en médecine contribuent déjà au paiement des études par le biais de l’impôt. Ensuite, les médecins sont généralement de bons contribuables qui remboursent de nombreuses fois leurs études au cours de leur carrière professionnelle. Le même principe vaut pour d’autres professions. En cela, l’état et la société tirent déjà un juste retour des savoirs enseignés.

* concernant la pertinence de restreindre la liberté d’installation : le vrai problème n’est pas tant l’hétérogénéité de répartition des médecins (elle a toujours existé et se retrouve dans nombre de professions) mais l’insuffisance numérique globale, forcément plus visible là où il y en avait déjà peu. Si les médecins étaient effectivement en surnombre dans les zones dites « surdotées », tous ne parviendraient pas à vivre et certains s’installeraient naturellement dans des zones de moindre concurrence. C’est cette régulation à l’installation, parfaitement transparente et libérale, qui est en vigueur depuis l’apparition de la profession. Si demain on administre les installations, y aura-t-il un seul médecin supplémentaire sur le territoire ? Pas un ! On aura juste déshabillé Paul pour habiller Pierre. Remettre en cause la liberté d’installation est une fausse bonne solution et ce gouvernement est trop malin pour ne pas le savoir. Je concède volontiers que cette liberté a tout d’un privilège (nullement limité à cette profession) mais j’affirme que la restriction de cette liberté ne résoudra rien ! Le problème de fond est l’insuffisance numérique organisée par tous les gouvernements successifs de 1970 à 2002.


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