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Commentaire de La Praline

sur Iran : l'impatience se manifeste pendant que Téhéran nomme un nouveau négociateur


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Lino Pralino La Praline 28 octobre 2007 12:49

Les ultras préparent la guerre contre l’Iran

Par Selig S. Harrison

http://www.monde-diplomatique.fr/2007/10/HARRISON/15208

« Il faut se préparer au pire », a expliqué M. Bernard Kouchner, et le pire, « c’est la guerre ». Cette déclaration du ministre des affaires étrangères à propos de l’Iran a suscité bien des critiques et mis en lumière les inflexions de la nouvelle diplomatie française (lire l’éditorial ci-contre). Elle a surtout confirmé que les Etats-Unis envisageaient très sérieusement une opération militaire contre la République islamique. En fait, malgré toutes les précautions et les circonvolutions sur la nécessité de persévérer dans la voie diplomatique, la Maison Blanche a déjà lancé une escalade contre l’Iran, autorisant des actions « non létales » à l’intérieur de ce pays et aidant des groupes séparatistes, qu’ils soient arabes, kurdes, baloutches ou azéris. Loin de soutenir l’opposition démocratique, cet interventionnisme contraire au droit international a permis aux « durs » du régime de renforcer leurs positions et de harceler les intellectuels et les démocrates. Pourtant, à Téhéran, on pense qu’il est possible d’ouvrir un dialogue avec Washington. Il faudrait, pour cela, accepter de mettre sur la table tous les sujets du contentieux américano-iranien. Et que la Maison Blanche renonce à son objectif de « changement de régime ».

Dans la lutte qui se déroule au sein de l’administration Bush sur la question de la politique iranienne, deux camps se font face. D’un côté, le vice-président Richard Cheney et ses alliés au Pentagone et au Congrès, aiguillonnés par l’American Israel Public Affairs Committee (Aipac), poussent au bombardement non seulement de l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz, mais aussi des sites militaires iraniens situés près de la frontière de l’Irak. De l’autre, la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice souhaite continuer dans la voie diplomatique, en renforçant et élargissant les négociations avec Téhéran, entamées en mai à Bagdad, sur la stabilisation de l’Irak. Mais elle n’a obtenu l’ajournement d’une décision sur l’option militaire qu’au prix d’un compromis dangereux : une intensification des opérations clandestines visant à déstabiliser la République islamique, lesquelles ont été confirmées par une directive présidentielle fin avril 2007 .

Ces opérations se poursuivent depuis une dizaine d’années ; mais, en l’absence d’une couverture officielle, la Central Intelligence Agency (CIA) n’a agi que par personnes interposées. Le Pakistan et Israël, par exemple, ont fourni des armes et de l’argent à des groupes rebelles dans le sud-est et le nord-ouest de l’Iran, où les minorités baloutche et kurde, sunnites, combattent de longue date le pouvoir central perse et chiite. L’autorisation présidentielle d’avril permet l’intensification des opérations « non létales » conduites directement par des agences américaines. En plus d’une multiplication des émissions de propagande, d’une campagne de désinformation et de l’enrôlement d’exilés en Europe et aux Etats-Unis afin d’encourager la dissidence politique, le nouveau programme privilégie la guerre économique, notamment la manipulation des taux de change et d’autres mesures propres à perturber les activités internationales bancaires et commerciales de l’Iran.

Le contenu de la nouvelle directive a été dévoilé après sa communication aux commissions de renseignement des deux chambres du Congrès, (...)


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