Mais qu’est-ce que je vais leur dire.
Maintenant qu’ils sont là ?
Bienvenue, ça fait longtemps qu’on vous attend ?.
Franchement, on n’y croyait plus.
Vaut mieux que vous le sachiez.
Je ne sais pas vraiment à quoi vous pensiez.
Une chose est sûre, vous n’avez rien à nous envier.
Je parie que chez vous les jours s’écoulent.
Inexorablement, calmes.
Ici, pas un ne passe sans qu’un gosse trépasse.
Les larmes succèdent aux lames.
Je parie que vos pères vivent plus longtemps.
Vos mères sourient plus souvent.
Ici, il y a les chanceux et ceux suent leur sang.
Les sans-abris, démunis.
Je sens que vous ne comprenez pas ce que je dis.
Tant mieux ; ici, c’est un peu comme les étoiles
La nuit les mecs détalent plus vite qu’une blate sur une plinthe.
Les plaintes pour vol volent.
Les gens s’affolent.
Le FN colle, la haine racolle, y’a plus d’auréoles .
Les pourris se gavent.
Les petits tombent dans les caves, bavent .
Je parie que chez vous y’a moins de tombes.
Ici, c’est grave, y’a des pères qui battent leurs gamins.
Disent qu’ils les aiment.
Et certains hommes aiment leur femme avec des chrysanthèmes.
La passion prend le dessus souvent.
Trop souvent asservie par un dogme.
Les fanatiques se lavent dans des bains de sang impur .
Je vous jure, c’est pas la fin de votre quête
ni la bonne planète.
Ici, les gens différents, ça inquiète.
Vois où je vis
Des gens meurent encore de faim ici
De froid, d’ennui
Certains flirtent avec l’oubli
On plie ou on paie le prix
Vois ceux qui en rient
La conscience
C’est comme les taches, ça s’essuie.