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Commentaire de Crépuscule

sur Illusion de l'intégration de tous les handicapés en milieu scolaire banal


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Crépuscule 1er novembre 2007 08:46

INTEGRATION, je te dis ADIEU !

Mais au fait, c’est quoi l’Utopie ? C’est l’invention du mot et du genre par Thomas More en 1516 ; le rôle de la fiction dans un genre qui relève de la philosophie politique et de la critique sociale ; c’est un pays de Nulle Part, « Utopia » signifie littéralement « en aucun lieu ». Il s’est trouvé au fil des siècles des lieux de concrétisation très divers : un pays imaginaire représenté comme inaccessible, une île lointaine ou une région enfermée dans de hautes montagnes. De l’âge d’or de Hésiode ou d’Ovide au pays du Sport de Perec, le parcours proposé est chronologique et traverse les îles comme les villes... Ainsi, les étapes s’effectuent par la traversée de différentes écoles symbolisées par des planètes tournoyant sur elles-mêmes comme dans une valse entraînée par une course folle. Le déroulement des faits se marque par les phénomènes du rythme des cycles et leurs influences sur le temps et l’histoire. C’est ainsi que les noms ont été changé en Monsieur Soleil avec le pouvoir d’orienter la destinée, son règne se situe en plein centre d’attraction de gravité des planètes dont les trajectoires sont mises en orbite tout autour de lui ; Madame Météo avec sa prédiction de déterminer l’avenir, son baromètre indique une lecture du temps et des mesures qui ne se fondent pas dans une stricte appréciation de la vérité, ni sur une juste valeur de la réalité ; les communes identifiées par les lettres Alpha, Bêta, Delta et le nom de l’enfant changé en Etoile parce qu’elle fait tout simplement dresser nos regards. Puisque les astres sont des planètes qui exécutent une révolution sur une orbite elliptique, on pourrait dire que nous vivons comme dans un système de compétition où révolution des cycles est exécuté sur une orbite élitiste. C’est Kepler qui a énoncé les lois des orbites, des aires, des durées des révolutions. L’ellipse signifie aussi une suppression de mots nécessaires à la construction régulière d’une phrase mais qui ne sont pas indispensables pour l’intelligence du texte. Tandis que les lois qui traitent des « handicapés » abordent donc ceux qui font pourtant partie d’une construction régulière de société, alors même qu’ils sont souvent éjectés hors de l’orbite, là où mesures des déficiences ne respectent pas les différences, où taux d’incapacité exclue la solidarité, et en référence de « l’intelligence » des textes, là où les désavantages se résument à ceux qui ne correspondent pas au profil de l’image. En fait, à force de soustraire toutes expressions, toutes différences, toutes façons d’être, il ne reste plus grand-chose de la vie ! Juste que des reproductions de productions relatives aux profits comme dans les dossiers pour les petites cases à cocher, du peut ou du ne peut pas, du oui ou du non, du pour ou du contre, etc, où lois et normes sont interprétées pour des contrefactions d’existence, où l’essentiel est oublié, seulement, ici les pertes ne sont pas calculées. Plus concrètement, il en va d’une cause qui est celle de la diversité de la vie. Il s’agit du choix entre deux écoles, soit une école du peuple qui en reflète toute l’imprévisible richesse et qui se donne les moyens de la déployer, soit une école usine qui fabrique des produits calibrés dont la conformité se mesure avec des croix sur des cases à cocher et qui rejette ses extrêmes hors ellipse, circuits élitistes pour les uns, éducation « spéciale » pour les autres. En défendant le droit à l’école à notre enfant, nous rendons aussi service à ceux à qui cela échappe encore, notamment à ces élèves non handicapés, mais présumés tels, que les écoles continueront d’inscrire sur des listes et formulaires simplifiés à renvoyer. Preuve s’il en fallait que l’« intégration scolaire » n’est rien de plus que la forme inavouée de l’exclusion dont personne n’est à l’abri. C’est pourquoi, la lutte pour tous les enfants à fréquenter l’école ordinaire (même pour ceux dont le handicap entrave l’adaptation) ne doit pas être pensé comme la revendication particulière d’une « certaine catégorie » de population, d’une minorité ou d’un lobby, mais comme un combat qui porte sur les valeurs d’une dimension universelle.


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