• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de David Krauss

sur Médecine : un nouvel espoir contre le sida ?


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

David Krauss 1er novembre 2007 17:55

Je ne sais toujours pas si les personnes ici, ont pris le temps de regatder le documentaire de Tahi.

En attendant une interview de ce journaliste très intéressant :

Interview : Djamel Tahi (cinéaste franco-algérien)

“Il y a trop de malversations autour du sida”

En 1996, ce jeune cinéaste et journaliste français d’origine algérienne choque la communauté scientifique avec son film « Sida, le doute ». Ce « Doc », remet, en presque 52 minutes, en cause l’étiologique du sida. Autrement dit, son film montre que le VIH, à travers des témoignages d’éminents chercheurs et des investigations dans le monde médical, n’est peut-être pas à l’origine du sida. Frappé la censure, brocardé par « l’industrie qui s’est développée autour de la pandémie », « Sida le doute » dérange. Présent récemment à Ouagadougou( Burkina Faso) pour le festival Ciné Droit libre où son film a encore crevé l’écran, Djamel Tahi a bien voulu nous expliquer les motivations d’un projet aussi audacieux.

Le Patriote No. 2082 du Jeudi 7 Septembre 2006

Le Patriote : Pourquoi avez-vous décidé de faire un film aussi sensible ?

Djamel Tahi : C’est une question pertinente. Et la seule manière d’y répondre c’est que je me suis toujours intéressé aux problèmes de santé publique. Je suis tombé sur ce débat scientifique complètement par hasard. J’ai découvert un tout petit article dans un journal anglais qui en quelques lignes relatait cette polémique. Et ma curiosité naturelle et aussi d’investigateur m’a poussé à interroger les scientifiques français sur cette polémique. Et là j’ai été confronté à un refus total de débattre de cette question et même une certaine agressivité du fait que j’ai posé ce genre de question. C’est ce qui m’a poussé à m’interroger un peu plus loin. Mais j’avais travaillé auparavant sur des vaccinations, le cancer. Je savais par expérience les grands problèmes de santé publique. Et là, souvent on cache des malversations, des débats qu’on occulte et qui sont extrêmement importants. Et là, je me suis dit qu’il a quelque chose d’important à révéler.

LP : Un sujet comme ça ne doit pas forcément attiré les producteurs ? Comment avez-vous trouvé les fonds pour le tournage ?

DT : Je peux vous dire que moi-même j’en suis encore étonné. Quand j’ai proposé ce film, je connaissais Daniel Leconte, Producteur de l’émission « De quoi je me mêle » qui évoquait les sujets que les gens ne voulaient pas aborder. J’ai écrit ce projet et je le lui ai soumis. Comme il démarrait son émission et qu’il avait besoin d’un sujet à polémique, ça tombait à pic. Lui à son tour l’a proposé au responsable de la chaîne et à ma grande surprise, ils l’ont accepté malgré le côté polémique du sujet. Je ne sais pas pourquoi, ils l’ont accepté. Je suis certain qu’aujourd’hui ils le refuseraient.

LP : Comment le tournage s’est-il déroulé ?

DT : Il s’est relativement bien déroulé avec tous les intervenants qui étaient des dissidents. Ils ne demandaient qu’à parler puisqu’on ne le leur donnait pas la parole. Par contre, avec ceux qui n’étaient pas dissidents, c’était un peu compliqué. J’ai du faire preuve de beaucoup de prudences tout en éludant pas les questions que j’avais envie de leur poser. La difficulté avec tout ça a été de bien comprendre la problématique qui est très scientifique. Comme je n’étais pas un habitué des débats scientifiques, il a fallu que je me familiarise avec le débat et l’écriture scientifiques.

LP : Avez-vous éprouvé des difficultés justement pour faire parler d’éminents scientifiques qui défendent la thèse que vous mettez en doute ?

DT : Je dois reconnaître que j’ai un peu rusé, dans la mesure où je leur ai dit que je voulais aborder d’autres questions du SIDA notamment les mycoplasmes, l’étendue de l’épidémie. Je n’ai cependant pas avancé à visage caché. J’ai seulement relégué la question essentielle du film en 4e voir 5e place. Autrement dit, je ne débutais pas mes interviews par cela. Comme c’est des gens qui aiment les médias, ils ont accepté de répondre à mes questions. S’ils ont accepté c’est parce qu’ils voulaient être dans un film. Et cette question sur la dissidence, je l’ai relégué en 3e voir 4e partie. Cela m’a permis d’aborder le sujet d’une manière extrêmement sereine.

LP : Le film remet en cause l’étiologie du SIDA. Pourquoi n’insistez-vous pas sur les conséquences de cette « erreur » qui consiste que le VIH est à l’origine du SIDA ?

DT : Je ne dis pas que c’est une erreur. J’ai une opinion personnelle là-dessus, mais elle n’est pas importante parce qu’en tant journaliste je dois étudier ce qui se dit, comparer les arguments et ensuite à terme peut-être en tirer quelques prémisses de conclusions. Donc pour moi, je ne me hasarderais pas à dire que le VIH n’est pas la cause du SIDA. Je dirai simplement que bon nombre des arguments que les dissidents ont soumis sont parfaitement recevables et ils nécessitent qu’ils soient approfondis. Mais, une chose est aujourd’hui importante et qui à mon avis devrait être traité par les journalistes africains : c’est la question épidémiologique du SIDA. Il faut étudier ces donnés épidémiologiques dans toute l’Afrique et les comparer à la réalité des malades. En ce moment là, on se rendra compte qu’on dit un peu tout et n’importe quoi sur l’Afrique. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de SIDA en Afrique. On peut mettre le sigle qu’on veut sur ce syndrome. Des millions de gens sont infectés en Afrique, mais sur quelles bases. Y a-t-il une corrélation entre les malades qui se déclarent et le nombre de cas infectés. Ce sont des vraies questions que les journalistes africains devraient aborder.

LP : Votre film a été victime de censure avez-vous reçu des menaces de mort ?

DT : Je n’ai pas reçu de menaces mais, j’ai été agressé verbalement, conspué, parfois physiquement en France par des membres d’associations. La communauté scientifique et la presse en général m’ont condamné d’une manière terrible. Ils ne m’ont pas accordé un droit de réponse. Ils ont condamné mon film dans leurs journaux et leurs éditoriaux, j’ai tenté d’y répondre mais, ils n’ont pas accepté mes réponses.

LP : Pensez-vous n’avoir pas été compris ?

DT : Je ne dis pas que je n’ai pas été compris. Je dis plutôt qu’ils ont montré une fois de plus que le SIDA est un dogme, un domaine auquel il ne fallait pas touché sans y avoir été autorisé. Et si vous n’avez pas l’autorisation des pères du SIDA, c’est-à-dire ce qui travaille sur la recherche du SIDA, vous êtes systématiquement condamné.

LP : 10 ans après le film, avez-vous le sentiment d’avoir trouvé des réponses aux questions que vous posez ?

DT : Bien sûr, j’ai certains éléments de réponses. Sur la fiabilité des textes [*] je peux dire à coup sûr qu’il y a un vrai problème qu’il faut dénoncer et mettre au grand jour. Je travaille là-dessus. Sur l’épidémiologie c’est encore plus vrai. Le désastre annoncé dans les pays touchés par le SIDA n’est pas apparu. C’est comme en Europe où les gens écrivaient dans les journaux que les hôpitaux ne suffiront pas pour recevoir tous les malades. On s’est rendu compte après que c’était n’importe quoi tout ça. Et le plus grave, les gens qui ont dit ça ne se sont jamais remis en cause. Aujourd’hui, on ne parle de l’Europe, toutes les associations et même le monde médical ont les yeux tournés vers l’Afrique. Quand ils demandent des subventions c’est aider les Africains.

LP : Quelles seront les questions essentielles de votre prochain film ?

DT : J’ai exploré tout ce qui mettait en doute la fiabilité des tests du SIDA, à savoir les tests de dépistage, les tests de diagnostic et l’isolement même du VIH. Et là, je crois que j’ai mené les interviews les plus importantes. Et les réponses que j’ai obtenues sont loin de m’avoir rassurées sur cette question. Bien au contraire.

A Ouagadougou par Y. Sangaré


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès