« Sida : la « charge virale », indicateur fiable ou pas ? »
Quittons deux secondes ton virus favori pour nous intéresser à la dengue, une maladie tropicale provoquée par un virus. Cette maladie provoque en général une maladie similaire à la grippe mais dans quelques % des cas, cette maladie se déclare sous une forme hémorragique souvent mortelle. Chez ces personnes, on constate que dans les jours préceédant la mort, il n’y a plus le moindre virus dans l’organisme. Ciel, aurait-on levé un lièvre et le virus de la dengue serait accusé à tort de provoquer la dengue hémorragique ? Et non. La forme hémorragique est du non pas au virus lui-même, mais à une très violente réaction du système immunitaire qui s’attaque non seulement au virus (avec succès) mais aussi à l’organisme lui-même (ce qui est potentiellement mortel). Dans le cas de la dengue, la charge virale est donc très clairement un mauvais indicateur de l’état du malade. Ce n’est pas le seul cas, on observe également la même chose pour la rage, pour certaines formes de grippe dont la tristement celebre grippe espagnole (et sans doute aussi pour la grippe aviaire). Dans ces differents cas, le virus se contente de « mettre le feu aux poudres ». Il ne tue pas directement, mais sans lui il n’y aurait pas de maladie.
Donc rien de choquant à ce que la charge virale ne soit pas le critère pour déterminer le stade de la maladie. Si on y réfléchit deux secondes, le sida finit par tuer parce que les défenses immunitaires du malade ne fonctionnent plus. Et si elles ne fonctionnent plus, c’est bien parce qu’il n’y a plus assez de lt4 dans l’organisme.
Ce résultat est intéressant (il nous dit que le taux de LT4 est un critère pertinent pour étudier l’évolution de la maladie alors que la charge virale l’est beaucoup moins), mais il ne faut pas non plus lui faire dire ce qu’il ne dit pas.