Désolé, mais c’est vraiment un commentaire digne d’un psychologue scolaire. Et la psychologie scolaire est à la psychologie ce que la musique militaire est à la musique. Vous dites tout et son contraire en l’espace de 20 lignes :
« »« Il peut fuir dans la connaissance, devenir obsédé par la réussite, se remplir de savoir pour ne pas penser à ses vrais problèmes, pour ne pas ressentir. »« » Donc, si je vous comprends bien, la souffrance peut engendrer la réussite scolaire.
« »« Toutes ces souffrances rendent très ardues l’accès au savoir proposé en classe, leur attention entre autre étant déjà perturbée par la certitude qu’ils n’y arriveront pas. »« »
Donc, un élève qui est en état de souffrance :
- peut se réaliser par les études ;
- ne peut pas s’épanouir en raison de cette souffrance.
Vous avez perdu combien de temps à écrire tout ça ?
Cependant, vous n’avez pas tort de souligner l’impact de l’affectivité sur le cursus d’un élève. Par définition, le milieu familial n’étant pas présent à l’école, c’est souvent la relation à l’enseignant qui peut modifier ce cursus du tout au tout. Il m’est arrivé d’avoir des élèves que les collègues m’avaient désignés comme « peu capables » réaliser un virage à 180° en moins d’un an. Mais cela reste quand même l’exception. Et c’est épuisant pour l’enseignant, surtout quand il a 30 élèves dans sa classe.
On m’a bien souvent reproché d’être trop « directif », de ne pas laisser les enfants prendre trop d’initiatives. Je ne suis pas d’accord : c’est dans une classe où le « fait comme tu veux » est érigé en système que se forme le chahut. Dans ce genre de situation, les mieux armés psychologiquement s’en sortiront toujours, mais ce sera en faisant peser sur les plus faibles un climat d’insécurité qui peut avoir des conséquences effroyables. La dynamique de groupe, doit aussi être prise en compte. Pour moi, un bon enseignant se doit d’être avant tout un père ou une mère pour ses élèves (je vous autorise à rire.) Il doit pouvoir les diriger, les encourager, mais aussi les remettre à leur place au besoin. Et, surtout, ne jamais être tenté d’abandonner certains éléments, mais toujours les « recoller au peloton », donc ne jamais niveler par le bas, mais tirer le bas vers le haut.
Enfin, « apprendre aux enfants à se connaître eux-mêmes », ce n’est pas le travail de l’enseignant ni même celui des parents. Et je ne vois pas ce qu’une « analyse » pourrait donner sur un enfant, si ce n’est de gros problèmes à résoudre par la suite. Donc, là, je dis NON.
Un autre point positif dans votre commentaire : l’épanouissement par l’éducation artistique. Je vous rejoins totalement : la vie affective présente de l’enfant peut s’exprimer à travers le chant, la musique, le dessin, la peinture... Mais tous les enseignants n’ont pas reçu la formation nécessaire ou trouvent toujours une excuse pour faire passer ces disciplines à la trappe. Pour moi, ils valent largement toute cette couillonnade qu’on nomme pompeusement « éducation sexuelle », et qui n’est qu’une perte de temps. L’éveil à l’affectivité, oui, le reste, non.
Ce travail est malheureusement épuisant pour un enseignant, surtout dans les petites classes, et je regrette d’entendre toujours les mêmes refrains sur les vacances outrageusement longues ou la retraite outrageusement précoce des instituteurs notamment.
Un instit « complètement démodé. »