C’est bien connu, la crise économique est le résultat des dépenses somptuaires de l’état, du salaire de Sarkozy et des petits fours de la garden-party du 14 juillet.
Ne confondons pas tout. Lagarde a simplement confirmé la ligne de conduite gouvernementale qui ne prévoit pas de réduction des revenus de l’Etat par le biais des taxes sur les carburants.
L’augmentation du prix du baril est un facteur exogène. Si la poursuite de celle-ci est susceptible, sous la pression des différents acteurs du marché, d’entraîner à terme une évolution de cette politique, la prise de position de la ministre visait simplement à rappeler que les revendications actuelles des pêcheurs ne constituent pas en soi un motif suffisant pour une décréter immédiatement une baisse des taxes, sujet qui nécessite une réflexion plus poussée.
Faut arrêter de prendre tous les économistes de Bercy pour des cons. Si la flambée des prix du baril montre par les chiffres qu’il est plus rentable pour l’Etat de baisser les taxes sur les carburants pour épauler les acteurs des secteurs concernés, que de la maintenir à son niveau actuel, le sujet reviendra rapidement sur la table.
Et il ne faut pas oublier que ce sujet ne répond pas seulement aux petites humeurs de Mme Lagarde mais bien aussi à d’autres enjeux, entre autres les pressions du secteur environnemental qui montera invariablement au créneau si le sujet d’une baisse des taxes venait à être débattu au niveau gouvernemental.
Ne pas oublier de soupeser les enjeux avant de crier au loup par réflexe sur les vilains bureaucrates élitistes insensibles aux réalités du monde du travail. A force de favoriser des conclusions hâtives basées sur la présupposition que toute décision ministérielle s’inscrit dans une stratégie de confiscation du pays au profit de son dixième le plus riche, on a vite fait de recourir à l’opposition systématique et irréfléchie.
La même décision, prise à gauche, aurait entraîné des réactions d’approbation du courage économique du gouvernement, dont il aurait alors été dit qu’il refuse une baisse de ses revenus pour continuer à appliquer sa politique sociale. Mais là c’est une ministre de droite qui le dit, donc on est dans l’élitisme...