"En effet, soit ce député dit n’importe quoi - et il faut se demander ce qu’il faisait à la tête de cette table ronde.
Soit il dit vrai - et la preuve d’un discours trompant le public (car affirmant que la vaccination repose sur des bases scientifiques irréfutables) est apportée par lui au détour de cet échange parlementaire.
Nous penchons évidemment pour le deuxième terme de cette alternative. En effet, Jean-Michel Dubernard sait de quoi il parle : outre son titre de député (perdu cette année), il est médecin, chirurgien des hôpitaux de Lyon et professeur des universités."
Je pencherai vers la première solution... Mais, à lire l’intégralité du compte-rendu, on peut intérpréter ce propos comme déplorant le manque d’information accessible et non réelle.
JM Dubernard sait de quoi il parle ? Il suffit de relire le compte-rendu qui déplore le manque de formation vaccinale des médecins, et la nécessité d’instaurer une telle formation obligatoire. JM Dubernard était sans doute un bon chirurgien, mais un bon épidémiologiste ? C’est comme demander à un avocat d’affaires de vous défendre dans une procédure de divorce...
Pour ceux qui n’auraient pas le temps de lire l’intégralité du compte-rendu, j’en poste ici un extrait :
Deux niveaux sont à aborder dans l’éducation à la vaccination : l’éducation liée au traitement préventif (vaccin lui-même, ses effets...) et l’éducation à la maladie dans ses aspects médicaux et sociaux (son incidence, sa transmission, sa gravité, le fait que les adultes peuvent la transmettre aux enfants...). Les thèmes à aborder prioritairement sont les suivants :
· les succès de la politique vaccinale en France, comme dans les pays proches parfois plus en avance,
· la balance bénéfice/risque du vaccin, chiffres à l’appui, dans ses dimensions individuelle et collective,
· la gravité des maladies à prévention vaccinale, aujourd’hui quelque peu oubliée, et les risques éventuels pour l’adulte.
C’est à l’aide de données chiffrées et validées que l’Etat pourra répondre aux questions des Français sur ces sujets.
Les pouvoirs publics devraient ainsi contrebalancer les messages incomplets des médias ou des lobbies anti-vaccinaux, qui mettent l’accent sur les aspects négatifs, sans évoquer les conclusions scientifiques réfutant des rumeurs ou des faits avancés et non démontrés. La gestion d’informations contradictoires dans le champ de la santé en général, et pour les vaccinations en particulier, est ici un enjeu essentiel.
Enfin, dernière question à l’auteur : qui est donc ce « Nous » qui penchons vers la seconde alternative...
Dommage que l’auteur ait cru bon faire une présentation aussi biaisée de cette table ronde (mais est-ce une surprise ?), car il y avait matière à discussion en évitant pour une fois un parti-pris stérile.