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Commentaire de Jean-Luc Martin-Lagardette

sur Vaccin : « Pas de preuve scientifique ! »


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JL ML Jean-Luc Martin-Lagardette 6 novembre 2007 11:53

- D’abord, merci à tous pour vos réactions, pour ou contre cet article et notre enquête. L’intérêt de cette démarche est, pour nous, le débat qu’ils occasionnent. Chacun peut se faire une idée en analysant les arguments des uns et des autres. Maintenant quelques commentaires à certaines réactions :

- @ fabrice.axisa, qui dit : « Ne mélangeons pas la science et la politique. La science se doit de douter, le gouvernant de gouverner. Un scientifique peut toujours remettre tout a zéro, c’est la force de la science. Mais négliger la vaccination est irresponsable. »

L’obligation vaccinale française, une exception dans le paysage européen, est un choix politique, idéologique autant - sinon plus - que sanitaire ou scientifique, notre enquête l’a montré. Par ailleurs, il n’est dit nulle part qu’il faille abandonner la vaccination. Nous nous permettons seulement, comme cela est sain dans une démocratie, de relever des incohérences et de poser des questions concernant le durcissement de l’obligation.

- @ max.pintcy, qui dit : « Une enquête de quidams sur un sujet aussi complexe que l’immunologie, c’est du farfelutisme intégral. Faite donc la même enquête sur la cybernétique, que je me marre un peu smiley Et qu’Agoravox se rebaptise ESOTERICAVOX, ce sera plus crédible. (...) Alors le farfelutisme, en général, me laisse indifférent. Mais quand il s’agit de santé publique, là, il faudrait peut-être penser à élever un tant soi peu son sens de responsabilités. Car commencer à raconter des inepties en ce domaine peut être aussi grave que de promouvoir une secte suicidaire. Personne n’a oublié les victimes des Témoins de Jehova avec la transfusion. Des enfants en sont morts. Réfléchissez un peu. Le fric et le clic ne justifient pas tout. »

Ce commentaire illustre parfaitement les conclusions de notre enquête où nous indiquions que le simple fait d’apporter des éléments inhabituels (tous puisés pourtant aux sources les plus officielles, c’est facilement vérifiable dans notre enquête intégrale), que le simple fait d’informer de façon contradictoire suscite, dans le domaine de la vaccination, des réactions passionnelles, dans lesquelles l’anathème et le mépris tiennent lieu d’arguments. Il suffit ainsi de relever, à la suite d’une enquête documentée, la parole critique d’un médecin, pourtant de haut niveau, pour que sortent tout de suite les mots de secte, d’ésotérisme, d’irresponsabilité.

- @ Fsgard qui dit : « JM Dubernard sait de quoi il parle ? Il suffit de relire le compte-rendu qui déplore le manque de formation vaccinale des médecins, et la nécessité d’instaurer une telle formation obligatoire. JM Dubernard était sans doute un bon chirurgien, mais un bon épidémiologiste ? C’est comme demander à un avocat d’affaires de vous défendre dans une procédure de divorce. »

D’abord, je remarque que vos arguments sont précis et ne versent pas dans l’anathème, ce qui permet la discussion.

Ensuite, le problème est que ce Monsieur était, au moment de cette table ronde sur la vaccination, non seulement député mais aussi président de cette rencontre tout en étant vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des politiques de santé (Opeps). Ce sont des postes à responsabilité et au plus niveau de l’Etat. Sa parole a quand même de ce fait un certain poids... Je ne sais ce que pensera M. Dubernard quand il constatera que certains (si on suit le commentaire de l’internaute précédent) considèrent ses propos comme ceux d’un « farfelu, irresponsable, ésotérique et dans une secte suicidaire »...

« Dernière question à l’auteur : qui est donc ce « Nous » qui penchons vers la seconde alternative ? »

C’est un nous de plume.

« Dommage que l’auteur ait cru bon faire une présentation aussi biaisée de cette table ronde (mais est-ce une surprise ?), car il y avait matière à discussion en évitant pour une fois un parti-pris stérile. »

Il ne s’agissait nullement dans cet article de faire une présentation « équilibrée » de cette table ronde. Je l’aurais fait s’il s’était agi d’un simple compte rendu d’actualité. J’ai simplement tiré ces phrases de ce médecin parce qu’elles illustraient les conclusions de l’enquête menée précédemment dont le sujet était, répétons-le, « le durcissement de l’obligation vaccinale ». Et non pas : « Pour ou contre la vaccination ? ». L’enquête avait une ambition plus modeste : mesurer si l’aggravation des sanctions contre les réfractaires était justifiée. Il nous a semblé que non. Nous l’avons dit en présentant nos arguments, non pour dénigrer la vaccination mais pour montrer qu’il y a MATIERE A CONTROVERSE et que, de ce fait, le durcissement de l’obligation est discutable. D’autant plus que ceux qui doutent ne sont pas tellement les sectes : celles qui « déconseillent » la vaccination représentent, si l’on suit les chiffres du ministère de l’intérieur (voir le calcul dans l’enquête intégrale), même pas 0,01 % des Français ! Ceux qui doutent sont apparemment beaucoup les médecins eux-mêmes avec d’autres professionnels de santé. Donc, des personnes au bagage scientifique supérieur à la moyenne des Français... Cela doit quand même interpeller.

- @ Philippe Renève qui dit : « Cette enquête, dont beaucoup d’entre nous redoutaient à juste titre les résultats après les méthodes, se termine dans le grotesque et le sensationnel en accordant foi hâtivement à des propos bien peu scientifiques. J.-L. Martin-Lagardette, que cherchez-vous en prenant cette position de croire ce qui fait sensation et non ce qui peut être démontré ? »

Si les propos de M. Dubernard sont « bien peu scientifiques », comment a-t-il pu tenir ce rôle de président de la table ronde sur les vaccins au Sénat et de vice-président de l’Opeps ? Et pourquoi aucune des personnes présentes, parmi les hauts spécialistes de la vaccination qui existent en France, n’ont-ils pas réagi ? Pourquoi n’ont-ils pas traité M. Dubernard d’ésotérique, de membre de secte suicidaire, d’irresponsable ? Pourquoi n’ont-ils pas demandé sa démission ? Comment peut-on accepter à ce niveau de débat des affirmations scandaleuses qui seraient violemment condamnées partout ailleurs ? Ce que je cherche, en relevant cette situation, c’est à montrer que ceux qui doutent du caractère scientifique de la vaccination ne sont pas que des idiots irresponsables, afin qu’il y ait débat. Et que les preuves scientifiques soient mieux montrées.

- @ Ancalimon qui dit : « Si la notion de « journalisme citoyen » me paraissait séduisante quand j’ai découvert Agoravox, je constate une dérive de plus en plus marquée vers le grand n’importe quoi. (...) Utiliser UNE phrase de ce chirurgien en expliquant que "si il l’a dit c’est que c’est vrai ou alors il n’avait rien à faire à cette table ronde« est une malhonnêteté intellectuelle. Il n’est pas sain d’entretenir ce climat de suspicion permanent à l’encontre de la science. Il existe de nombreux mécanismes biologiques dont on connaît l’existence, dont on a reconnu, par l’expérimentation, l’efficacité sans pour autant en connaître les »preuves scientifiques" »

Je suis d’accord avec vous sur votre dernière phrase : la médecine n’est pas une science tout à fait exacte. Le problème est que, pour faire passer l’obligation, on avance des arguments prétendument scientifiques. L’enquête n’est pas « n’importe quoi » : elle est sérieusement documentée. Elle a montré que des considérations autres que sanitaires et scientifiques polluent la prise de décision des autorités ; que la connaissance des effets secondaires réels est très insuffisante ; que la levée de l’obligation vaccinale est même actuellement étudiée avec beaucoup d’attention par les responsables, etc. Enfin, si j’ai repris deux phrases de ce médecin, c’est simplement pour montrer que, contrairement à ce qui est dit généralement, il n’y a pas que des farfelus et des irresponsables qui se posent des questions vis-à-vis de l’obligation vaccinale.

- @ Chiktaba qui dit : « Comment passer de : la vaccination systématique, un problème ? à : le vaccin c’est pas bien. Monsieur Lagardette, quel est l’intérêt de cet article ? De l’affirmation péremptoire du quidam président vous en faites une charge contre la vaccination. »

Contrairement à ce que vous pensez, il ne s’agit pas d’une charge contre la vaccination. Nulle part, il a été dit dans l’enquête ni dans l’article que la vaccination doit être abandonnée. Il s’agit seulement de montrer qu’elle mériterait d’être abordée de façon plus contradictoire et non de façon autoritaire comme elle l’est actuellement en France. Plusieurs réactions suite à notre enquête et à cet article démontrent bien que le simple fait de contester n’est pas facilement accepté. La critique du durcissement de l’obligation vaccinale apparaît aux yeux de certains comme une attaque contre la vaccination, ce qui n’est pas du tout dans l’intention de l’auteur et qui montre que les détracteurs de l’article ne réagissent pas vraiment au sujet principal.

- @ socrate, qui dit : « Si vous ne voulez pas vous vacciner, rien ne vous y oblige »

Au contraire, le sujet de l’enquête était uniquement l’obligation vaccinale. Elle a dû pour ce faire montrer que la vaccination telle qu’elle est pratiquée en France est sujette à controverse. Non pour dénigrer la vaccination mais pour montrer les incohérences de la politique coercitive.

Vous dites également : « Je souhaite bien du remords à tous ceux qui verront un jour un proche mourir d’une hépatite B, ou du tétanos, ou leur nourrisson d’une méningite pneumococcique, ou tout simplement d’une banale gastro-entérite à Rotavirus, parce qu’ils ont lu dans Voici ou dans Top santé ou un gourou leur dire que vacciner était plus dangereux que la maladie dont elle devait les protéger : remords de n’avoir rien prévu alors qu’ils en avaient la possibilité ( ou le devoir moral ?). Parmi eux, sans doute certains auront lu cette « enquête » sur Agoravox. »

Votre tentative de culpabilisation me semble déplacée, étant donné que l’enquête a permis précisément que l’internaute soit confronté à de nombreux arguments dans tous les sens pour se faire lui-même son idée. A lui de décider qui a raison, si tel ou tel argument est juste, etc. C’est ce qu’on appelle démocratie. Auriez-vous un meilleur régime à nous suggérer ? D’ailleurs, libre à chacun de proposer une contre-enquête pour savoir si l’on n’a pas plutôt bien raison, chiffres et documents à l’appui, de ne pas laisser les Français décider en leur âme et conscience.


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