Excellent article qui pose bien le dilemne qui s’offre à nous : devons nous rester les vaches à lait de l’industrie culturelle et nous laisser traire sans rien dire, nous laissant conduire dans les barrières du corral jusqu’à l’auge contenant le foin sans parfum qu’on nous propose, ou devenir des terroristes de la culture officielle en choisissant la clandestinité et l’illégalité pour conserver le goût des marguerites et de l’herbe tendre ?
Le rétrécissement de l’éventail de l’offre parallèlement au durcissement de la répression vont peu à peu tuer le P2P légal pour le transformer en vulgaire B2C (business to consumers).
Organiser la raréfaction de l’offre pour mieux la contenir et la maintenir sous contrôle, voilà le véritable programme de « soutien à la création culturelle » envisagé par les majors. En clair, tout ce qui ne passera pas par elles et ne leur paiera pas tribut n’aura pas droit de cité. Il ne restera aux créateurs indépendants que le seul choix des licences Creative Commons, « protégeant » (si l’on peut dire) des oeuvres par définition gratuites et partageables, et donc réduisant la création culturelle à la merci de « dons » éventuels des consomatUeurs de culture.
Il est dommage que les aficionados du P2P -créateurs inclus- n’aient, pas davantage que les majors, compris que le danger était identique d’un sens comme de l’autre. Le « tout fliqué et payant » ou le « tout libre et gratuit » sont l’un comme l’autre aussi redoutables pour la création.
Il me semble qu’une troisième voie était possible avec une formule de Licence Globale, dût elle être aménagée spécifiquement pour la création sur le Net.
En haut lieu on n’en a pas voulu parce qu’elle était « soi-disant » impossible à mettre en oeuvre techniquement. C’est faux bien sûr. La vérité est qu’on n’en a pas voulu parce que c’était la porte ouverte à la Liberté de circulation des oeuvres, AVEC rémunération des artistes, mais SANS contrôle par les majors et donc sans gain pour elles. Mais la récupération ou la disparition de fabricants de logiciels d’échange, qu’ils soient du monde du « Libre » ou pas, ne résoudra pas la question de leur utilisation et encore moins des contenus légaux ou pas qui circuleront dessus.
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