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Commentaire de ka

sur Egalité des chances : les jeunes musulmans et l'église


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ka 13 novembre 2007 00:59

@ Mjolnir

« (Par « on », désignez vous les deux parties ou seulement les religieux ?) » Je parlais des religieux.

« Mais quand les convictions religieuses sont trop prégnantes, que faire ? Je reste persuadé qu’une partie de la réponse est dans l’éducation et l’instruction mais cela crée une polémique même entre partisans de la laïcité »

« (je me rappelle des disputes ici que j’ai eu avec un certain « Sylvain » qui estime que l’instruction dispensée par l’état ne doit pas interférer avec l’éducation religieuses des parents). »

C’est préférable car si l’Etat se dit laïque quelle légitimité a-t-il d’interférer dans l’éducation religieuse même si c’est dans le but d’éclairer si je puis dire les consciences ? Les croyances dans lesquelles les parents élèvent leurs enfants ne regardent en rien l’Etat. On peut considérer qu’un enfant n’est pas encore capable de faire la part des choses et que cette éducation religieuse peut s’apparenter à de la manipulation, du bourrage de crâne mais alors il faudrait aussi considérer que tout ce que les parents transmettent à leurs enfants en matière de règles, d’idéaux, de principes, de valeurs s’apparentent à une manipulation d’esprits faibles. Or les parents ont le droit d’éduquer comme bon leur semble leurs enfants même si ça ne plaît pas à une partie des gens, du moment qu’ils ne les maltraitent pas. On peut penser qu’arrivés à un certain âge ils pourront se détacher ou pas du contenu de l’éducation qu’ils auront reçu. De la même façon un enfant qui naît dans une famille athée ne recevra pas une éducation religieuse. Ses parents l’éduqueront en lui transmettant l’idée qu’ils se font de la religion et en persuadant l’enfant que le mieux pour lui c’est l’athéisme, quand l’enfant sera devenu adulte il pourra conserver les idées que lui ont transmis ses parents ou choisir une autre voie, si ses parents ont été suffisamment convaincants et que sa propre expérience aux côtés des autres lui confirme les choix de ses parents il considérera que l’athéisme c’est ce qui lui convient sinon il choisira de croire à un Dieu ou plusieurs Dieux ou que sais-je encore et là du côté des parents on peut avoir 2 cas de figure : soit ils acceptent même s’ils ne comprennent pas, soit ils rejettent cette idée et auront des relations plus difficiles avec leur enfant ou plus du tout de relations selon les cas.

La question finalement que tu poses c’est est-ce que les parents croyants peuvent développer chez leur enfant un esprit critique, une liberté de conscience, en leur donnant une éducation religieuse ?

Moi je pense qu’un enfant par effet de mimétisme au départ va assimiler les repères que lui transmettent ses parents, il reçoit l’éducation de ses parents presque comme quelque chose de naturel. Ensuite en grandissant et en s’éloignant peu à peu de l’environnement familial pour rencontrer d’autres individus il va confronter ce qu’il a reçu avec ce qu’ont reçu d’autres et peu à peu avec l’âge se faire sa propre idée de l’éducation qu’il a reçu et des autres formes d’éducation, déjà à ce moment il utilise son esprit critique. Donc pour moi cet esprit critique et cette liberté de conscience viennent d’eux-mêmes avec les échanges sociaux en dehors de la famille.

Je pense aussi que si l’Etat interférait, à travers l’instruction et l’éducation scolaire, dans l’éducation religieuse des parents, ne ferait finalement qu’embrouiller les esprits et compliquerait les choses. L’Etat en faisant découvrir comme c’est le cas encore aujourd’hui d’autres aspects que l’aspect religieux dans l’éducation permet aux enfants de parents croyants de prendre un peu de recul par rapport à leur éducation religieuse. Et le fait d’interférer dans cette éducation religieuse même si c’est dans le but de « dédogmatiser » la religion héritée par les enfants peut être interprété comme une ingérence injustifiée par les parents qui pourraient y voir une autre forme de dogmatisme.

« Je reconnais que cela peut s’apparenter à vouloir défaire certaines croyances (comme le créationisme que je considère comme de l’obscurantisme mais ceci est hors sujet ici) mais ce n’est pas le but qui devrait être, plutôt, de donner les moyens d’un vrai choix aux gens. »

Le problème c’est que quand on est enfant et que l’on reçoit une éducation ce n’est pas nous qui prenons la plupart des décisions et qui choisissons mais les parents et d’autres adultes qui prennent en charge cette éducation. Donc le choix n’existe pas au départ parce que l’on n’est pas apte à prendre des décisions. Mais quand on devient adulte on est tout à fait libres de s’intéresser à d’autres choses et d’apprécier d’autres choses et on est apte à ce moment là intellectuellement à faire un choix si l’on ne subit pas de pressions de la part de l’entourage.

« Vous même, vous vous qualifiez de sunnite et pourtant, vous n’êtes pas contre la laïcité or, si j’ai bien compris, une des particularités de l’idéologie sunnite est la non séparations des pouvoirs politiques et religieux. (Personnellement, je ne vous qualifierais donc pas de sunnite). »

Je n’ai pas le choix je vis dans un pays qui n’accorde pas de pouvoir politique au domaine religieux je m’y fais, ça ne m’empêche pas de pratiquer ma religion donc y a pas de soucis.

Le sunnisme ce n’est pas que ça, mais aussi d’autres choses qui sont pour moi plus importantes que cette histoire de pouvoirs.


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