Analyse approfondie des problèmes de l’Université, qu’on ne peut séparer des problèmes de la Recherche, où sévit l’exploitation de pauvres post-doc rétribués avec des cacahouètes. L’autonomie des établissements est une bonne chose, tant que les mandarins n’y concentrent pas trop de pouvoir.
Diversifier les sources de financement : oui, d’accord, mais d’où vient l’argent ?
- du privé, et on va favoriser les départements liés au développement de produits ou de services, ou des universités « viviers » des jeunes aristocrates de demain (genre Paris-Dauphine).
- du public national : pas grand-chose à attendre, on compte nos maigres sous
- des programmes européens, qui ne sont pas extensibles.
Comme les sources de financements sont restreintes face au grand nombre des universités, on institue fatalement un système de concurrence entre Universités.
Ce n’est pas forcément mauvais en soi, si c’est bien géré par des Présidents d’Université dynamiques et stratèges (il y en a), après tout, le monde de la recherche est habitué à cette concurrence (amicale, cela va de soi...).
Mais on comprend le malaise des étudiants, pour qui l’UNEF et Pécresse ont signé des accords « dans leur dos » (pendant leurs vacances, en fait), qui végètent dans des chambres de bonnes insalubres, mangent des conserves, vont dans des amphis dévastés et taggés, et qui se disent que leur université va se retrouver dernière du classement. Comme rêve d’insertion sociale, on fait mieux.
Et il y a quelque chose dont personne ne parle, c’est l’orientation avant l’université, dès le lycée. Faire des études de psychologie, ou d’histoire, ce n’est pas forcément pour faire psychologue ou historien, mais quand on est jeune, on peut le croire. Une simple information sur les débouchés de chaque branche serait d’une grande aide.
Après tout, si socialement, l’Université est bien placée entre le lycée et la travail, elle n’est pas entièrement une machine à produire du travailleur.