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Commentaire de Marsupilami

sur Penser la catastrophe


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Marsupilami Marsupilami 16 novembre 2007 14:24

@ L’auteur

Bon article qui change des politicailleries qui envahissent Agoravox. Pour rester dans un registre métaphysique, rappelons que « apocalypse » est un mot qui vient du latin écclésiastique d’origine grecque, « apocalypsis », qui signifie « révélation ». Pourquoi dès lors craindre l’apocalypse étymologique si elle détruit la caverne de Platon une bonne fois pour toutes, nous révélant collectivement les pures idées masquées par les apparences du soleil et de ses ombres trompeuses ?

Bon, je reviens à l’apocalypse dans son sens trivial. Ontologiquement, aucun d’entre nous n’y échappe : on a tous droit à notre « fin du monde » personnelle, avec ou sans « révélation » selon nos croyances ou incroyances. Phylologiquement aussi : notre espèce est probablement vouée à disparaître un jour, ne serait-ce que si, après avoir rendu la Terre invivable, elle ne parvient pas à aller très vite (à l’échelle des temps géocosmiqies) polluer un autre astre avant que le Soleil se transforme en hélium.

« Nous savons que nous sommes embarqués, avec à notre bord, une bombe à retardement. Il ne tient qu’à nous que son explosion, inscrite comme une fatalité peu probable, ne se produise pas. Nous sommes condamnés à la vigilance permanente ».

Du point de vue ontogénétique ça ne change rien : la mort est une bombe à retardement dont chacun de nous hérite à la naissance. Se condamner mar ce fait à une « vigilance permanente », c’est s’appliquer à soi-même un masochiste et stressant « principe de précaution » qui nous empêcherait de jouir du bref laps de temps qui nous est imparti. La vie individuelle est trop courte pour la vivre en état de « vigilance permanente ». C’est anti-hédoniste, genre Onfray qui prétend le contraire mais c’est pas grave, c’est un hédoniste en peau de lapin artificielle.

Du point de vue de l’espèce, c’est vrai que nos projets linéaires et simplistes vont de plus en plus être en déphasage avec les causalités circulaires et complexes qui structurent la biosphère. Ce n’est pas une nouveauté. Ce qui est nouveau, c’est l’échelle : et là, tu as raison, va falloir être vigilants en permanence (quelle être-au-monde enivrant !) pour éviter si possible la cata écolo. La diagonale du fou linéaire humain qui balafre le cercle autorégulé de la biosphère.

Faudrait remplacer « apocalypse » (« révélation » donc) par « catastrophe » (« bouleversement »). Mais toute révélation n’est-elle pas une catastrophe, et toute catastrophe un bouleversement.

Plus prosaïquement je suis écolo (pas Vert, hein !), responsable. J’ai fait des tests de bio-compatibilité de mon existence avec celle de Gaïa sur Internet. J’ai appris que je ne consommais pas plus d’une Terre. Je suis métaphysiquement rassuré, en plus du fait que je produis peu de déchets. C’est mon truc ontogénétique. Que les dieux platoniciens soupèsent bien mes actes non pollueurs (sauf le tabac, argl...) quand ils rendront leur jugement dernier.

La fatalité, on la construit au jour le jour à coups d’irresponsabilités et de mépris de la nature.


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