ah....
Voilà un sujet qui ne m’est pas étranger...
Graphiste, artiste, c’est très précisément ce que je revendique.
Or là, c’est un fait, je me sens rassuré à vous lire.
En effet, reconnaissons le , il y a que peu de rapport entre un boticelli et une toile prête à peindre...
Il y a en fait tout l’impatience reine de ce siècle passé, celle qui voudrait que l’on peut toujours atteindre un but en dépensant toujours moins d’énergie, demandant moins d’investissement.
C’est vrai pour tout, quand on fait nos courses, quand on regarde la télé,... , et même lorsque l’on parle d’art...
on peut toujours faire mieux pour moins cher !
Ici, le coût en question n’est bien évidement pas celui de l’oeuvre mais celui de « l’artiste ».
Ce qui fait la qualité d’une oeuvre, à mon sens, c’est l’investissement de l’artiste.
Investissement dans la maîtrise des techniques qui lui permettent de s’exprimer à l’aide du médium choisi.
Investissement dans la réalisation de l’oeuvre qui sous entend que l’artiste y exprime des choses profondes ; Condition sine qua non pour que le spectateur puisse y trouver quelque chose aussi. Cette richesse de l’oeuvre n’est pas forcement consciente, mais elle nécessite au moins que l’inconscient de l’artiste trouve dans le médium choisi un mode d’expression maîtrisable.
Pourquoi est ce nécessaire ? par ce que sans ça, le pseudo artiste est relégué au rang de penseur,de philosophe, voir de journaliste. Rien de bien dramatique (encore faut il avoir quelque chose à dire) , mais c ’est simplement pas la même chose !!
Le mercantilisme de notre société est la première raison de tant d’impostures. Le besoin de faire partie de l’élite, d’être différent, au dessus des autres en est la deuxième raison.
Je crois, je revendique même, l’idée qu’être un artiste c’est exprimer avec maîtrise des émotions toutes personnelles.
Cette maîtrise est indispensable car, comme la sagesse et la pertinence, elle demande une vie entière pour l’acquérir. Elle est donc la condition qui nous évite de « parler trop vite ou trop tôt ».
Quand je rencontre des individus capable d’exposer des oeuvres que je qualifierai de « supercherie », j’ai honte pour eux ; Et humblement je retourne à mes dessins, me satisfaisant du sentiment que d’années en années je dis mieux les choses, et que je dis des choses plus profondes et plus personnelles.... et ca suffit à mon bonheur !