• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Pierre Régnier

sur Quand la communauté Sant'Egidio ajoute à l'hypocrisie catholique


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Pierre Régnier Pierre Régnier 17 novembre 2007 01:32

à bahr.

Vous me dites : « Cherchez donc pour changer ce qui cloche dans le judaïsme »

Le 12 octobre, j’ai déjà répondu au même souhait formulé par une lectrice d’AgoraVox nommée « miaou ». J’ai cité une épouvantable confirmation, par le grand penseur juif Maïmonide, de la prétendue violence de Dieu. Vous trouverez cela dans les commentaires suivant l’article sur René Girard publié le 10 octobre par Luciole : « Nul n’est prophète en son pays ». Lisez, s’il vous plait, le tout de mon commentaire, c’est-à-dire AUSSI ce qui suit les citations de Maïmonide.

à Ornithorynque.

Après chaque cas concret de violence commise au nom de Dieu les déclarations publiques des institutions religieuses vont toutes « dans le sens de l’apaisement des conflits, ou de leur évitement ». Et peut-être que l’Eglise catholique l’exprime mieux que les autres. Mais pourquoi voir une attaque globale contre cette église là où je ne condamne - mais, c’est vrai, de plus en plus fermement - QUE sa confirmation, par ailleurs, de la prétendue violence commise et commandée par Dieu ? C’est cette conception duale - cette énorme contradiction - qui conduit des croyants à maltraiter et à tuer au nom de Dieu. Peu importe qu’ils ne soient qu’une minorité à passer ainsi à l’acte meurtrier. Pour TOUS les croyants la conception criminogène de Dieu est un terrible fardeau spirituel. Les responsables ACTUELS de toutes les religions ont le devoir de les en débarrasser. On dit que « à quelque chose malheur est bon ». Le grand malheur mondial que constitue la violence religieuse de ces dernières décennies pourrait conduire au moins à cette élimination. Pourquoi ne pas l’exiger ?

Dans ma jeunesse j’ai cru qu’avec le pape Jean XXIII et le Concile Vatican II c’était vers cela qu’on se dirigeait. Le pape Paul VI a d’ailleurs avancé dans cette voie en supprimant des bréviaires les psaumes exprimant une haine que, jusqu’alors, on croyait agréable à Dieu. Pourquoi ne pas continuer ? Pourquoi réaffirmer, en même temps que sa volonté pacifique, la prétendue volonté de Dieu d’amener les hommes à massacrer leurs semblables ? Et pourquoi, face à cette RE-SACRALISATION de la violence « de Dieu » les chrétiens, les juifs, les musulmans ne protestent-ils pas ?

Pour en finir avec cette horrible contradiction je répète ici mes 9 propositions déjà énoncées ailleurs en plusieurs occasions :

1/ La violence religieuse effective est toujours à la fois épouvantable ET BANALE puisque les religions continuent d’enseigner que Dieu la commande ou l’a commandée.

2/ Ce sont les institutions religieuses qui continuent de croire FONDAMENTAL de maintenir INTÉGRALEMENT sacrés leurs textes contenant les bases de la violence religieuse.

3/ La nécessaire désacralisation de la violence religieuse suppose une radicale révision, PAR LES INSTITUTIONS RELIGIEUSES, de leur propre interprétation de leurs propres textes sacrés.

4/ Le maintien de la conception criminogène de Dieu, jadis sacralisée, et celui de la théologie criminogène qui la dogmatise ne sont nullement fatals.

5/ La paix et la défense des Droits de la personne humaine sont impossibles sans le rejet de la théologie criminogène.

6/ Les sociétés défendant les Droits de la personne humaine doivent exiger des institutions religieuses qu’elles rejettent officiellement et sans ambiguïté la théologie criminogène.

7/ Le combat pour la désacralisation de la conception criminogène de Dieu n’est pas un combat contre le tout des religions.

8/ Le CHOC DES CONCEPTIONS (pacifiste et criminogène) AU SEIN DES RELIGIONS est le plus sûr moyen d’éviter LE CHOC DES CIVILISATIONS.

9/ C’est en exigeant d’abord la désacralisation de la violence dans leur propre religion que les croyants pourront entraîner les pacifistes des autres religions dans la même exigence.

Pierre Régnier


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès