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Commentaire de Paul Villach

sur Le rouge baiser sur le tableau blanc


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Paul Villach Paul Villach 23 novembre 2007 15:57

Cher Cotcodec,

Vous déployez avec talent les ressources de la rationalité pour tenter de justifier l’injustifiable. Vous réussissez à faire de rien quelque chose : c’est rivaliser avec Dieu !

Bien sûr que l’art ne s’enferme pas dans la rationalité mais vise avant tout à stimuler les pulsions de l’irrationalité !

Mais cette irrationalité, moteur de l’action humaine, ne peut se passer d’un volant ni d’un frein, ceux de la rationalité, sous peine d’aller dans le décor et de s’autodétruire.

Je comprends très bien que les laudateurs de ces « non-sens » qui en sont souvent aussi les collectionneurs, encouragent cette désorientation esthétique. Un peuple désorienté est un peuple qu’on tient à sa merci.

Vous voyez que je vous accorde que même « le non-sens du rien » - comme un tableau blanc ou une sonate de silence ou n’importe quel « ready made » dont je me réjouis que ce terme obscène n’ait pas trouvé de traduction française - signifie tout de même quelque chose de la part de celui qui ose l’escroquerie et de celui qui se fait escroquer.

L’art dit « contemporain » se limite trop souvent à des farces de potaches dont je m’étonne qu’on en parle encore des dizaines d’années après leur confection. Mais, je vous l’accorde encore, ceci a un sens et éclaire sur l’indigence contemporaine.

Comme le dit justement Marc dans « ART » de Y. Réza, ces farces et attrapes ont un point commun : surprendre et seulement surprendre. Mais une fois la suprise passée, il ne reste plus rien !

À cela s’ajoute cette autorité usurpée que ces auteurs de farces et attrapes prétendent présomptueusement exercer, s’auto-conférant la mission d’ouvrir les yeux du peuple, quand ils ne sont que de tristes histrions au service des puissants, comme d’autres en étaient les bouffons.

J’ai apprécié la démonstration juridique sans reproche que vous avez tenu à développer pour justifier que les fabricants de la toile et du cadre n’avaient aucun droit à dédommagement. Élémentaire, mon cher Watson !

Comment vous qui êtes tout prêt à excuser l’inexcusable d’une toile blanche, n’avez pas pressenti qu’en reprenant cette observation d’une lectrice, je faisais oeuvre artistique ?

Ainsi, il y a des non-sens que vous excusez, et d’autre que vous vous ingéniez à démontrer et démonter avec bonheur mais que vous ne pardonnez pas ! Me pardonnerez-vous tout de même le malin plaisir esthétique que j’ai pris à cette audace puisque vous avez pris le même à me la reprocher ?

Cordialement, Paul Villach


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