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Commentaire de Voltaire

sur Cavada rate la marche du siècle !


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Voltaire Voltaire 27 novembre 2007 11:56

Votre analyse est essentiellement correcte à mon sens. Le calcul politique de l’UMP et de son président était plein de logique, et JM Cavada, qui a bien indiqué ne pas être intéressé par un mandat local, lorgnait vers un maroquin depuis longtemps.

Cela ne doit pas empêcher de conserver un esprit critique en ce qui concerne le fonctionnement souvent brouillon de l’UDF-MoDem et l’absence de prise en compte de l’avis des élus par François Bayrou. Les (rares) élus UDF qui sont demeurés fidèles au MoDem, par conviction et contre vents et marées, mériteraient parfois un peu plus de considération. D’autre part, F. Bayrou a besoin de faire émerger des personnalités de dimension nationale à ses côtés pour crédibiliser son offre d’alternance. Or, ces personnalités doivent acquérir des postes à responsabilité politique, fusse cela par le biais d’alliances. Le bâton sans la carotte, c’est perspective peu engageante, même pour le plus idéaliste des fidèles. Et les français ne sont pas si naïfs, qu’ils ne pardonneraient aux élus MoDem des alliances pourvus qu’elles s’accompagnent de la mise en œuvre du projet démocrate.

Il faut en convenir, le chemin de l’autonomie est étroit pour François Bayrou, entre soumission et isolation. Sa vision et son projet sont sans doute les plus estimables, mais sa méthode hoquetante. S’il arrive à s’adjoindre un talentueux organisateur, et à lui laisser la bride sur le cou, il fera alors d’une pierre deux coups, rassurera ses troupes et convaincra ses électeurs. Faute de cela, ces derniers hésiteront toujours au dernier moment, entre griserie du large et peur de l’inconnu.

Dans tout cela, la défection Cavada ne peut être que broutille, un épiphénomène qui disparaitra de lui-même, puisque dépourvu de l’aura MoDem, il n’exercera plus d’attrait pour l’électeur du XIIème qui souhaitait un changement. Mais pour cela, il faut que ce nouveau mouvement, et son leader en premier, aille de l’avant et cesse de tergiverser. La composition du futur comité exécutif du MoDem fournira une indication précieuse : composé de personnalités d’envergure, reconnues pour leurs compétences, façonné à l’image d’un gouvernement alternatif, avec des membres pleinement responsables de leur attributions devant le public et les média, ce comité sera le fer de lance d’une reconquête crédible. Formé de proches, uniquement politique, sans envergure et sans liberté de parole, alors le nouveau mouvement manquera de souffle et de hauteur.

François Bayrou ne se fera t-il pas une fois de plus dépouiller de ces membres, une fois ceux-ci adoubés ? La trahison n’aura t’elle pas de fin ? A François Bayrou d’être habile, et surtout libéral : à ces portefeuilles qu’il ne peut donner, il doit proposer en échange la liberté d’action ; à l’absence de reconnaissance médiatique, il doit offrir la confiance. Vite dit ? Pas si sûr... Ne vaut-il parfois pas mieux être roi en son pays que vassal outre-terre ?


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