Faire croire que la stratégie opérée par Bayrou à la présidentielle tient d’un caprice personnel est une escroquerie. Elle est le fruit d’un long cheminement, comme en témoigne la campagne de 1999 où déjà Sarkozy et Bayrou portaient un projet de société fondamentalement différent. Elle s’est poursuivie tout au long des années qui ont suivi, avec la création du Parti démocrate européen en 2004 (aux côtés d’un parti de gauche), la motion votée à plus de 90% au Congrès de Lyon, le refus de participer aux gouvernements UMP (ainsi que la motion de censure votée contre lui), etc.
Vous citez par ailleurs Giscard qui aurait tenu loin de lui les socialistes... encore une relecture de l’Histoire ! Giscard voulait associer UDF et PS au gouvernement, cela a été rendu impossible par... le RPR ! L’ouverture au centre s’est d’ailleurs concrétisée sous Mitterrand, en dépit de l’hostilité communiste.
Quoi que vous en pensiez, même au temps où l’UDF était une confédération de partis de la droite et du centre (alors que depuis 2002, la composante de droite est partie à l’UMP), le PS n’avait rien d’infréquentable.
D’ailleurs, si on ne laisse comme alliance possible au PS que celle avec sa gauche, il ne faut pas s’étonner que le pays aille mal. Il serait temps que les démocrates-sociaux et les sociaux-démocrates reconnaissent que ce qui les unit est plus fort que ce qui les sépare.
Oui, nos différences sont fondamentales avec le projet de Sarkozy, alors qu’elles ne sont que méthodiques avec le projet de Royal. Quant à M. Strauss-Kahn, je ne vois pas bien ce qui nous sépare de lui, à part des nuances qu’on retrouve de toute façon en interne.
Vous vous dites de centre-droit, mais à lire vos commentaires j’aimerais bien savoir ce qui vous différencie de la droite.