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Commentaire de Christophe

sur Vers la post-démocratie ?


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Christophe Christophe 2 décembre 2007 12:01

Bonjour Arturh,

Ces références permanentes à cette oeuvre de la Boétie devient fatigante. On va chercher uniquement ses sources dans les penseurs d’époques féodales, mais les choses ont quand même un peu évolué depuis. Non ? Où alors c’est parce que cette pensée, élaborée et réservée à une élite à l’époque, devient plus facile à appréhender aujourd’hui, par opposition à des penseurs contemporains ?

Tout d’abord, les références anciennes, même antiques restent à l’ordre du jour. D’un point de vue philosophique, ce qui a été abordé en tant que valeur reste ; seuls les moyens pour y parvenir évoluent.

Vous dites que vous ne faites pas référence au marxisme, pensée simpliste par excellence elle aussi. Mais c’est la seule qui ait produit, modernité de l’époque, ce concept d’aliénation du salarié à l’entreprise. On sait aujourd’hui qu’elle ne servait qu’à justifier l’aliénation à l’appareil d’Etat, justification qui se lit tellement aisément entre les lignes de votre réaction qu’il n’est même pas utile d’y insister, sinon pour souligner que Monsieur Jourdain de farce politique, vous feriez du marxisme sans le savoir.

Concernant Marx, nous ne serons pas d’accord sur votre interprétation. Vous collez à Marx ce que certains ont fait de sa pensée. Marx, à l’inverse de ce que vous croyez était un libéral au sens où il est parti du postulat que la liberté ne peut souffrir d’aucune action par nécessité ; d’où l’approche aliénante du travail (sauf si vous pouvez nous argumenter que le travail n’est pas une nécessité). D’autre part, dans son approche, la révolution prolétarienne n’était nullement une fin mais une phase intermédiaire devant conduire à la disparition des Etats ; il n’était pas, de fait un étatiste comme vous le laissez entendre. Ce que certains ont fait du marxisme n’a rien à voir avec la pensée de Marx ; à la veille de sa mort, il a d’ailleurs exprimé qu’il n’était pas marxiste.

Mais non, en réduisant l’individu à sa place dans l’économie, principe même du marxisme, qui fut, reconnaissons le, une sorte de modernité à son époque, vous vous contentez de montrer que dans votre analyse comme dans cette nouvelle réaction, vous hésitez, pour vos instruments, entre le 19ème siècle et le 16ème siècle. Où croyez-vous aller avec ça ?

Marx est parti de la situation de l’individu dans l’économie et sa pensée a été motivée par sa volonté de définir la liberté au-delà des nécessités, principalement des nécessités économiques. Il a critiqué la position des penseurs qui ne voyez l’homme que dans un contexte économique ; mais il a cherché à l’extraire de cette contingence pernitieuse. Pour Marx, le royaume de la liberté commence seulement là où l’on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée de l’extérieur ; il se situe donc au-delà de la sphère de production matérielle proprement dite, il sort donc de cette vision de l’homme vu dans le champs exclusivement économique.

Il a perdu son combat, du moins si nous nous référons au nombre prolifique de propos tenus par les philosophes auto-proclamés. Pourtant, lorsque vous aborder les contemporains, je ne sais à qui vous faites référence. Il reste évident que beaucoup ne limitent leur raisonnement sur l’homme que dans la sphère économique ; ce que vous semblez reprocher, à tort, à Marx. Il me semble que vous faites une inversion.


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