Très bel hommage en effet. Mais si je comprends l’émotion de l’auteur, je suis stupéfait de constater que certains internautes placent cet évènement, certes monstrueux, sur le même plan que les émeutes de Villiers. D’un côté un fait divers individuel tragique, de l’autre l’expression d’une dérive sociétale paroxisée qui prend ses sources dans la longue déliquescence de banlieues que l’incurie des gouvernements successifs a plongées dans le non-droit, la délinquance brutale et une forme de suicide collectif.
Juré d’assises, j’ai été très longtemps hanté par une sordide affaire de viol avec violences qui a laissé l’une des victimes littéralement détruite. Je n’en fais pas moins la part des choses entre ce qui reste un fait-divers, aussi monstrueux soit-il, et des émeutes. Du reste, j’ai bien connu une jeune femme qui, comme la victime, était catholique, brillamment diplômée, pianiste et sportive émérite, et elle aussi promise à un bel avenir. Elle est morte à 27 ans, emportée par une leucémie. Tragique, là aussi.
La maladie et les violeurs existent depuis que le monde est monde. Alors oui, tâchons de trouver des solutions, si possible les moins inhumaines possibles, pour limiter les risques de récidive de la part des malades et des pervers, mais de grâce, ne mélangeons pas tout et sachons hiérarchiser l’importance des problèmes posés à notre société.