Au-delà du côté « provoc » de la déclaration, il faut chercher à comprendre ce que cela signifie concrètement.
Pour faire simple, cela revient à dire que les raisons de la stagnation économique en France ne sont pas à chercher du côté de la demande, mais plutôt du côté de l’offre. La demande en France est effectivement à un niveau très convenable, du moins au niveau agrégé, et ce en grande partie grâce à la consommation des ménages d’ailleurs.
Ce que l’on prend pour un problème de pouvoir d’achat est donc en fait un problème de répartition des revenus. Encore une fois, je raisonne au niveau agrégé : dire qu’il n’y a pas de problème de pouvoir d’achat au niveau du pays ne signifie pas l’absence de problème pour certaines catégories de la population, ce qui pose donc la question de la répartition des revenus, qui n’est en aucun cas un problème de croissance. En effet, la redistribution, comme son nom l’indique, ne créé pas de richesse, il s’agit simplement de prendre une partie de la richesse déjà existante pour en modifier la distribution au sein de la population. Par conséquent, utiliser les charges sociales comme variable d’ajustement comme le suggère le Président est complètement neutre au niveau macroéconomique et ne relancera certainement pas la croissance.
Les raisons de la faible croissance française sont donc plutôt à chercher du côté de l’offre : nous ne produisons pas assez ; plus exactement, nous ne générons pas suffisamment de valeur ajoutée. D’où le besoin d’axer notre politique économique sur une stimulation de l’offre au lieu de recourir aux sempiternelles politiques keynésiennes de relance par la demande.