@Sotek,
Elle suit une démarche scientifique partielle, mais absolument pas complète. Il existe différents points d’achoppements : elle refuse que ses théories soient soumises au principe de vérification et réfutation ; surtout sur l’aspect réfutation de la théorie. Les hypothèses sont elles aussi contestables : Les nouvelles découvertes des chercheurs en neurosciences, des biochimistes et des scientifiques du comportement portent le fer dans la plaie la plus constante des économistes néoclassiques : l’assimilation de la « nature humaine » à un « agent économique rationnel » obsédé par le souci de maximiser son propre intérêt. Fondé sur la peur et la rareté, ce modèle est celui du cerveau reptilien et du caractère étroitement territorial de notre passé primitif. Chercheur en neurosciences à l’université Claremont, Paul Zak a, au contraire, déterminé une relation entre la confiance, qui pousse les humains à se regrouper pour coopérer, et une hormone reproductive nommée oxytocin. L’économie a-t-elle réétudier cette notion d’agent économique rationel ; pas du tout !
Etre une activité scientifique ne consiste pas à utiliser l’outil mathématique pour modéliser ses théories ; cela n’est ni nécessaire ni suffisant. Une activité scientifique tend à définir des universaux (mathématisés ou non) s’appliquant dans le monde réel. Or dès qu’il existe un cas qui en réfute les fondements, l’universel est remis en question. C’est cette démarche qui n’est pas acceptée par l’économie.
Certains chercheurs en économie sont allés sur les pentes de la sciences, comme l’économie thermodynamique de Geogescu-Roegen. Ce n’est pas le prix de la banque de Suède que le néoclassicisme lui a réservé, mais une mise au ban pour ne plus prôner le développement exclusive de la logique de marché. Et ce n’est pas les quelques externalités qui permettent de combler les carences mises en évidence dans leurs modèles qui permettent de leur fournir le statut de science.