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Commentaire de lipton

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anvil mac lipton lipton 12 décembre 2007 13:00

Nonobstant le fait, qu’en effet, dans le français « classique » le vouvoiement devrait être la forme de communication « par défaut » lorsqu’on ne connait pas notre interlocuteur (et même lorsqu’on le connaît, selon les situations), le mettre sur le même plan qu’un viol, même « gradué », m’estomaque.

Je reprends l’argument du rapport de force : alors que le (ou la) violé(e) n’a comme seul recours (s’il/elle est toujours en vie) que la loi, et encore si une preuve peut être donné, le « tutoyé malgré lui » peut très bien réagir en disant à l’offensant personnage « mais, nous n’avons pas gardé les moutons ensembles » (ou les chèvres, les cochons, les poulets, les hamsters, les autruches, les oliphants, les pinguoins, les gypaètes barbus ou bien tout animal qui vous semblera propre à exprimer votre mécontentement le plus vigoureux). Donc, votre argument principal, monsieur, tombe à l’eau. Je vous fais également remarquer que si d’ordinaire on vouvoie les inconnus et les personnages « hiérarchiquement » supérieurs, on vouvoie aussi en terme de mépris, et ceci depuis la plus haute antiquité du français moderne (il suffit de lire les roman d’Alexandre Dumas pour s’en convaincre).

Baste là ! Mais fi donc, je viens de donner deux arguments qui vous contredisent, je dois donc faire partie de ce lobby tutoyesque, et même en être l’une des barbouzes qui avancent masquées sous le signe du vouvoiement afin de piéger les nobles et grands vouvoyeurs !

Hélas non...

Pour reprendre sur les exemples, l’habitude anglo-saxonne est de vouvuyer car le vouvoiement correspond exactement au tutoiement en français (le « thou » ayant une valeur de renforcement de respect ou au contraire d’affection, cf. l’usage dans Shakespeare ou encore dans les psaumes en anglais), et si la mode s’est répendue de tutoyer les gens, c’est bien par une légitime traduction. Ainsi, le franaçs s’est anglicisé à rebours même de ce que vous prétendez (et l’exemple québécois est patent : le tutoiement s’est fait par contagion de l’anglais)

Et paf, dans le pif, un uppercut (ayant loupé sa cible naturelle, le menton) langagier bien vigoureux de plus pour indiquer votre méprise sur le fond(puisqu’il était déjà évident, par votre comparaison innappropriée que la forme était déjà vérolée).

Je finirai sur une autre comparaison. Vous avez choisi l’anglais comme « modèle » de ce qui doit se faire (à savoir le vouvoiement systématique), même si vous l’avez fait par erreur et en interprétant mal le cotnexte culturel présidant à l’utilisation du « you ». Mais en prenant une autre langue, latine celle-ci, vous auriez pu vous voir contredit enciore plus rapidement. En effet, en espagnol, la forme en « usted » est extrêmement minoritaire (comme le « thou » anglais« ), et même au pluriel, on utilise le »vosotros" qui est l’exacte traduction d’un tutoiement pluriel. Si l’espagnol appris dans les salles de classe en France insiste sur la forme en « usted », c’est plus par mimétisme culturel (le vouvoiement étant effectivement la forme traditionnelle par défaut du français) que par réalité linguistique, puisque la majorité des hispanophones utilisent le tutoiement pour s’adresser à un quidam.

Monsieur, veuillez de plus prendre note que si je vous vouvoie, ce n’est guère par respect pour ce que vous dites, mais bien pour mettre de la distance entre nous, de par le profond dégout bien naturel que j’ai éprouvé à la lecture de votre article.


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