Bien le bonjour.
Je croyais trouver un article objectif et clair sur les problèmes du plurilinguisme, et je suis tombé sur un brûlot anglophobe, et au fil des commentaires, on voit apparaître l’espéranto « comme par miracle », alors que le débat est bien éloigné de la problématique espérantiste.
Je vais décrire mon parcours lingusitique, brièvement :
- J’ai eu un niveau (apparement) exécrable en anglais (LV1) tout au long de ma scolarité
- J’ai eu un niveau moyen en espagnol (langue de ma grand-mère, avec qui je parlais en français, mais qui parlait en espagnol avec mon arrière grand-mère)
- J’ai appris le créole aux Antilles
- J’ai appris quand j’étais enfant l’arabe au Maroc (pendant deux ans), et je n’en ai plus aucune base (seulement quelques mots)
De fait, maintenant, au niveau professionnel, je suis très à l’aise en anglais, et moyennement en espagnol.
Et tout ça, sans aucun cours autre que ceux de l’Education nationale !
Mais comment ?
Et bien, l’explication doit venir du fait qu’à l’école, on nous enseigne l’anglais (ou tout autre langue) de façon à ce qu’on parle et écrive correctement. Comme dès le début, on nous présente un niveau extrêmement dur à atteindre, on est toujours « en dessous ». il est clair qu’un élève français sera toujours bien moins anglophone qu’un adulte anglais...
Les deux dernières années, j’ai vécu et travaillé à Bruxelles, pour l’organisation intarnationale Eurocontrol (géographiquement européen, mais ne dépendant pas de l’Union Européenne, dont le rôle est la gestion de l’espace aérien européen, et dont les deux langues officielles sont le français et l’anglais). Je vivais donc en Belgique, avec des belges, et je leur parlais donc tous les jours (avec des néerlandophones, des francophones et des germanophones). e travaillais d’ailleurs dans une équipe plurinationale ou tout le monde parlait peu ou prou trois langues : français, anglais, et langue maternelle. Le plus fantastique était qu’hormis certains anglais de souche, tout le monde baragouinait le français, et que les discussions de travail était le plus souvent bilingues (français et anglais), mais quelquefois trilingues (on rajoutait le néerlandais).
L’anglais au niveau de l’utilisation quotidienne est non pas « facile », enfin, pas plus qu’une autre langue étrangère, mais il est loin d’être compliqué : il suffit de pouvoir se mettre d’accord sur un minimum de mots, de s’aider des gestes, et de ne pas avoir peur de se tromper.
D’ailleurs, une émission de la RTBF m’avait stupéfié : il s’agissait d’une enquête interne à la RTB (donc francophone et néerlandophone) qui visait à détermeiner le plurilinguisme des journalistes. En clair, les chiffres bruts donnaient que les néerlandophones parlaient bien plus le français que les francophones le flammand. Mais en fait, l’explication a été donné :
IL FAUT OSER
Et oui, pour parler une langue, il ne faut pas la maitriser complètement, il suffit juste « d’oser » la pratiquer, même en faisant des fautes, et d’humilité pour accepter qu’on nous corrige et pour demander à son interlocuteur de ralentir et de répeter (j’étais un burne absolue en anglais. Après des collègues pakistanais, russes, un séjour en Suède et un séjour en Belgique, je m’estime complètement opérationnel « professionnelement parlant » en anglais)
Dire que l’anglais est une langue difficile est donc ni faux ni vrai, c’est juste une « autre » langue, avec ses différences, ses atouts et ses inconvénients. Et pour parer à toute critique, c’est une langue que je n’aime pas, et je suis un chaud partisan de la VF dnas les films (ce qui me gêne le plus, ce sont les sous-titres).
Si le francophone a la « réputation » de moins bien parler les langues étrangères, c’est sans doute parceque dans les pays francophones, il est inconcevable de se tromper... Enfin, en France et en Wallonie, puisque les autres pays ou régions francophones n’ont visiblement pas ce problème d’expression. il ne s’agit pas d’un problème d’apprentissage, mais bien d’orgueil, de « fierté nationale », et donc en gros, d’un combat de coq.
Ha, et dans l’aéronautique, il y a bien deux langues officielles : l’anglais et le français.
L’OACI (cf. http://www.icao.int/icao/fr/m_about_f.html) y a rajouté de plus l’espagnol, puis le russe, et il me semble bien que l’arabe
(même si le site de l’OACI n’est accessible qu’en français et en anglais)
En bref, oui, il faut apprendre plusieurs langues, non l’anglais n’est pas l’horreur qu’on décrit, et non, je ne crois pas que passer par une langue artificelle ait grand chose à voir avec le sujet initial de l’article, plein de lieux communs, de données invérifiables ou fausses, et moyennement objectif (mais bien écrit, et adapté, puisqu’il s’agit d’un article de débat qui est donc légitime)
Ha, et s’exprimer dans une langue qui n’est pas celle pratiquée par la majorité des utilisateurs et des intervenants dénotte, à mon avis d’un manque de respect certain et ne promeut pas la cause de l’espéranto, qui se passerait fort bien de tels représentants qui contreviennent aux fondement même de l’idée initale de Zamenhof.