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Commentaire de lipton

sur L'orthographe dans tous ses états


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anvil mac lipton lipton 12 décembre 2007 15:55

Encore l’espéranto ! Mais décidément, tout débat sur une langue est un prétexte à y venir !

Je suis personnellement un « vieux con conservateur » au niveau de l’orthographe sur certains points, et partisans d’un changemetn sur d’autres. sans doute que je préfèrerais que les gens écrivent comme moi plutôt que de faire l’effort d’écrire comme les autres.

Mais si on raisonne logiquement, même si cela me fait frémir, écrire d’une manière régulière pourrait en effet résoudre le problème de l’orthographe. A condition bien sur de se pencher sérieusement sur le problème des liaisons (par exemple le « t » final des participes présents « en écrivant au journal », encore que de nos jours, la plupart des liaisons n’étant pas la marque du pluriel ne sont plus faites)

Il faut noter que multiplier le nombre de signes pour arriver à « un son par signe » est absurde. De nombreuse langues utilisent moins de sons différents que l’espéranto, qui a l’inconvénient sur ce point d’amalgamer des langues de natures différentes, et donc d’avoir une prononciation hétérogène necessitant plus de signes afin de répondre aux impératifs de « régularité » et de « simplicité » portés par une langue qui se veut souple, robuste et internationale.

Réformer le français aurait un inconvénient, cependant, malgré l’immense avantage de rationnaliser l’écriture, et de permettre son apprentissage pour en faire une langue internationale facilement apprenable : il rendrait bien plus complexe la gestion des homonymes. En effet, qu’est-ce qui différencierait les mots « point » et « poing » ? « voie » et « voix » ? Le français écrit, qui avait par rapport à l’oral l’avantage de la précision, perdrait alors cet avantage. Toute réforme de l’orthographe devrait donc être faite non pas brutalement, au risque de perdre la langue elle-même, mais bien point par point. La différence avec le turc étant qu’on a changé radicalement de système d’écriture, de la graphie arabe à la graphie latine, il me semble inconcevable de pouvoir appliquer le même remède au français. Réformer les « ph » en « f », tout comme les « oi » sont devenus des « ai », et les « es » des « ê », me semble envisageable, mais faire plus que des réformes graduelles et ciblées me paraît dangereux.

Pour finir, il est faux de parler d’une « même » langue à propos de l’oral et de l’écrit. A l’exception des langues mortes (exclusivement écrites) et de certaines langues indigènes (exclusivement orales), l’écrit et l’oral sont deux langues différentes partageant un socle commun. Il y a par exemple plus de points communs entre le portugais écrit et l’espagnol écrit qu’entre le portugais oral et l’espagnol oral. A vouloir simplifier à outrance l’orthographe « d’une langue » (du français par exemple), on risque la destruction de la version écrite de cette langue, ce qui est à l’opposé du but proposé...


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