Excellents articles qui dénoncent comme il se doit l’idéologie de la valeur du travail comme fin en soi ; alors que
1) Le travail dans le contexte du salariat c’est nécessairement l’employabilité et celle-ci est toujours domination (employer = ployer sous le pouvoir d’un employeur). Il n’est libre que lorsqu’’il est libéré de la contrainte du profit, surtout à court terme, comme valeur dominante. Plus un travail (comme transformation de la réalité naturelle et humaine) est vécu comme un loisir dans l’autonomie (ce qui ne veut pas dire indépendance), plus il est libre et gratifiant, donc plus il a de la valeur.
2) « Travailler pour gagner plus » fait de l’économie le moyen et la fin de la vie et donc réduit nécessairement la vie privée au profit de l’employabilité ou des contraintes captalistiques. C’est un mot d’ordre anti-libéral qui vise à soumettre l’ensemble de vie au seul pouvoir du capital (financier)
3) Le pouvoir de l’argent ou de la dite loi des marchés, peu ou prou monopolisé par des décideurs anonymes qui échappent à tout contrôle politique devient la forme d’un despotisme contre lequel toute forme de révolte devient inefficace, voire contre-productive, car sans personne pour incarner la domination qu’il exerce .
Ainsi les propositions que vous reprenez à votre compte, aussi excellentes soient-elles sur la papier, ne disent rien sur les conditions d’une mobilisation nécessairement mondiale contre cette idéologie en vue d’instaurer d’autres règles des échanges économiques visant à revaloriser la travail comme développement des capabilités (A.Sen) de chacun et surtout à élargir, comme l’idée même de liberté l’exige, le vie privée ou autonome par rapport à la vie sous contrainte économique économique , sachant, comme vous le dites, que la part du travail, ne peut que diminuer à l’avenir. Sauf à courir à la catastrophe écologique et humaine d’un productivisme destructeurs des conditions humaines et naturelles de la vie autonome.
Le travail n’est qu’un moyen de vivre et non une fin : Il faut travailler pour vivre le plus possible hors d’un travail considéré comme un emploi. C’est la seule manière de s’affirmer authentiquement libéral.