Il est toujours intéressant de lire les témoignages, car chaque immigration est différente. Il n’y a pas de généralité, juste des cas personnels, mais pour paraphraser l’Auberge Espagnole, une immigration réussie est le fruit de ce que l’on apporte, non de ce que l’on s’attend à trouver.
Un an déjà que je suis au Québec, et si la création d’un tissu social prend du temps, il n’est reste pas moins que je considère maintenant que je suis chez moi. Et ce malgré que je ne pensais pas venir ici. Mais je ne cherche pas à m’intégrer, je cherche juste à m’adapter. J’ai mon passé, mon identité, je ne serai jamais pur Québécois, et franchement, cela ne m’intéresse pas. Non qu’être québécois soit une tare, ou quoi que ce soit. C’est juste que n’ayant pas grandi ici, je n’aurai jamais totalement la même vision, et être québécois, ce ne serait pas être moi. C’est une des raisons pourquoi je ne veux pas entendre parler de la loi 195. On n’impose pas une identité. Une identité est une caractéristique personnelle, fruit du parcours de tout en chacun. On vient avec, et on ne peut la renier, même sous couvert de vouloir s’intégrer. Alors on s’adapte, car forcément, ici c’est différent d’où on vient (et tant mieux, sinon pourquoi partir ???), on découvre un nouveau mode de vie, mais fondamentalement, on ne change pas. Par contre, on devient plus riche au fond de soi.
Quand on émigre, si on a trop d’attentes, on se prend toujours une claque car ce n’est jamais comme on le pensait, et souvent, on repart, déçu. Pourtant oui, on a essayé de s’intégrer, on en a fait des tonnes, tellement justement que cela sonnait faux et cela n’a trompé personne. Alors souvent oui, on rejette la faute aux autochtones, mais à leur place, comment aurions-nous réagi ?
Les émigrations réussies, on en parle moins, car finalement, les choses semblent alors couler de source. Il faut du temps, mais il faut avant tout rester soi-même, sans en faire trop ni trop peu. Car finalement, émigrer, c’est juste continuer son petit bout de chemin dans la vie. A la seule différence que c’est... ailleurs.