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Commentaire de xa

sur Le grand krach financier est-il inéluctable ?


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xa 19 décembre 2007 11:35

Oui et non.

Les crédits en question sont plus encadrés que vous ne le pensez. Il ne suffit pas de déclarer des revenus, mais les justifier.

En ce sens, et je ne prends pas globalement pour des crétins ceux qui ont souscrit ces crédits, ils n’ont pas menti.

La plupart des souscripteurs ont, eux aussi, spéculés sur leur capacité à rembourser (donc sur l’accroissement de leurs revenus, puique ces crédits sont destinés à ceux dont les revenus ne permettent pas d’accéder aux prêts classiques).

Une autre partie des souscripteurs (ceux qui n’ont pas réfléchi au gain) n’a probablement pas compris réellement les risques qu’ils prenaient. Peut-on parler de crétins ? Je ne pense pas. Ces crédits sont complexes, et tout le monde ne les comprends pas. (Je connais un directeur de recherche en physique moléculaire qui n’a rien compris au risque qu’il prenait en choisissant un prêt à taux variable non capé).

C’est d’ailleurs logique. Lorsqu’on vous présente un tel système, on vous montre le bon côté, et éventuellement un cas un peu moins favorable. Mais jamais on ne vous présente le cas de figure « si votre logement perd 10% de sa valeur, alors pour compenser le risque, nous augmenterons vos échéances. Comme vos revenus ne progresseront pas assez vite, et bien on saisira le bien pour se rembourser immédiatement. »

Cela reste aux courtiers et aux banques de vérifier les capacités de remboursement des emprunteurs. C’est leur travail. Après que des courtiers aient négligé ces vérifications ... Que les banques, cherchant à maximiser leur rendement, aient été moins pointilleuse sur leurs niveaux de risque ...

De mon point de vue, les clients ne sont pas des crétins, comme vous l’avez compris. Ils ont spéculé, ils ont perdu. On peut seulement regretter que les banquiers, qui sont plus compétents pour évaluer les risques, n’aient pas joués le rôle de conseil qu’on leur connaît de ce côté de l’Atlantique (remarque, même de ce côté, parfois ils oublient ce rôle).

Si vous vous souvenez, il y a eu des problèmes similaires, en France, lors de l’ouverture du marché des crédits. Des personnes empruntaient en Allemagne, à des taux extrêmement concurrentiels, sans réaliser que ces prêts étaient In Fine (donc paiement d’intérêt uniquement, et remboursement total du capital au bout de 15 ou 20 ans). A la fin du crédit, elles étaient surprises de voir leur bien saisi parce qu’elles n’avaient pas pensé à économiser l’équivalent du capital dû pendant les 10/15/20 ans du crédit.

Même problème donc :
- manque de conseil
- spéculation sur l’évolution plus rapide de la valeur du bien, ses capacités d’épargne libre, sa progression de revenus, ...
- bétise ou non compréhension des mécanismes de l’offre.


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