Je n’avais pas le sentiment de vous avoir attaqué, encore de m’être « énervé », mais quitte à me citer, merci de prendre la phrase dans son ensemble :
vous ne bénéficiez d’aucun placement en titre, OPCVM, assurance-vie, obligation, ou même d’un livret A
Vous arretez à « titre » est problématique. Car si titre rime avec bourse, vous oubliez par cela que, dans la définition que vous aviez donné d’un spéculateur, les placements en OPCVM, les assurances vie et le livret A entrent tous dans cette catégorie.
Ensuite, et vous le confirmez en citant votre propre entreprise, le jeu de la pression pour le résultat vient d’actionnaires à moyen terme.
Les investisseurs très courts termes n’ont pas de pouvoir dans l’entreprise : pas de siège au CA, pas de voix à l’AG. Dans les deux cas, il faut détenir les titres pendant une durée minimale pour avoir voix au chapitre.
Concernant les dividendes que vous citez, encore une fois, acheter le titre une semaine avant les dividendes ne vous donnent pas droit à ces dividendes.
Les investisseurs court terme jouent la variation du titre, sa volatilité. 0,1% par jour, sur 220 jours, ca vous donne 25% de gain cumulé. Combien de titre varient de qq dizièmes de pourcent par jour ?
Les investisseurs moyen terme, eux, visent les dividendes et la progression nette de la valeur en bourse, mais sur une durée plus longue. Pour cela, il n’y a pas de secret, il faut que le bilan s’améliore. Donc soit plus de CA (donc plus de bénéfices), soit moins de charges (donc souvent moins de masse salariale), voire les deux. Souvent, ils achètent, dégraissent, lancent des contrats mirobolants ce qui dope le CA, mais intenables, vendent parce que le titre a pris 50% en 3 ans, juste avant que les contrats se cassent la gueule.
C’est le cas de votre entreprise, semble-t-il. Mais ces investisseurs moyens termes, qui eux ont des parts suffisantes pour prétendre disposer d’un siège, voter à l’AG, menacer de vendre brutalement ses actions, sont, justement, les OPCVM, les PEE, les FCP et fonds de pensions, les assurances-vie. D’où ma remarque sur vos placements. Si vous possédez ne serait-ce que d’un seul de ces placements, vous faites partie de ces « investisseurs qui pressurent les entreprises ».
Pourquoi croyez vous qu’on apprends 5 à 10 jours à l’avance une opération portant sur 5% du capital d’une société ? Et quel poids pensez vous qu’un investisseur à 1% a sur la stratégie de l’entreprise ?
Vous méconnaissez le système, ce qui rend facile sa critique. Je vous explique ce système, et cela vous parait être une attaque, j’en suis profondément navré.
Vous n’avez d’ailleurs pas répondu à la question : quelle est selon vous la limite temporelle au delà de laquelle on considère qu’un investisseur n’est pas un spéculateur ?
Considère-t-on qu’un Blackstone, qui retire une société (donc a acheté la totalité des titres) pendant trois ans, puis la remet en bourse avec un bénéfice énorme est un investisseur ou un spéculateur ? 3 ans, pas 2 jours, 3 ans... Oui, alors mettons la limite à 5, et nous aurons le même cas de figure.
Votre PEE, ou votre assurance-vie, qui devra arbitrer dans ce délai pour maintenir le rendement que vous attendez, deviendra, elle, un profiteur, puisque revendant avant la limite. Je doute pourtant que vous vous sentiez « profiteur » dans ce cas là.