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Commentaire de Jason

sur L'Amérique : l'empire barbare


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Jason Jason 26 décembre 2007 17:59

Bonjour, j’adhère en grande partie à vos arguments, ceux surtout de la fin de l’article.

Au début, vous glissez toutefois vers un fâcheux relativisme moral. « C’est au vu de ses valeurs qu’il faut décider finalement de ce qui pour lui est bien et mal et donc juger de sa conduite. » Là, j’ai du mal à vous suivre. Car il existe des attitudes qui relèvent, disons, de valeurs morales, et qui sont valables en tous lieux et en tous temps. Il est fâcheux de confondre manifestations culturelles, traditions ou rites, et valeurs morales. Pour prendre un cas extrême, l’excision des jeunes femmes, ou leur asservissement sous couvert de traditions, de « cultures » ou de religion, sont unanimement condamnables, en tous lieux et en tous temps. Même si, dans certains pays, ce sont choses courantes. Diderot disait déjà, afin de prendre ses distances envers la société parisienne de son temps : « Moine à Paris, sauvage à Tahiti » (Supplément au voyage de Bougainville). Mais c’est là un cas de relativisme bénin, et dont il faut bien se garder d’abuser.

En ce qui concerne l’Amérique, qui n’est autre que les Etats-Unis d’Amérique, et non tout un continent, comme me le rappelle souvent un ami mexicain, je n’aurais pas peur de juger les actions de ses hommes politiques et leur opportunisme sordide, selon les critères de ma culture. Le principe de non-contradiction, entre autres, peut servir utilement à démasquer les intérêts bassement matérialistes et l’impérialisme (domination sans partage par force ou par ruse) qui hantent ce pays.

Vous dites : « On ne doit plus prendre pour acquis, ni surtout projeter l’image, d’une alliance monolithique entre Europe et Amérique ». Mais cela sera très difficile à éviter tant la mainmise des investisseurs sur l’économie des deux continents est étroitement imbriquée. Il existe bel et bien une dépendance de l’Europe vis à vis de l’économie des USA, dépendance au niveau d’échanges dans les deux sens. L’étroit mélange du politique et de l’économique, se servant l’un l’autre, empêche, de fait une séparation des deux continents, même si elle est souhaitable. Les manoeuvres persistantes, voire les menaces, de la part des USA, qui ont entouré les négociations avec l’Europe en matière de la vaste catégorie des services, visait entre autres à laisser dominer toute l’industrie de l’audiovisuel européen par les USA. Ajoutons la course aux OGM, les viandes aux hormones que les USA veulent imposer sur le marché européen, les subventions innombrables à la recherche et à l’industrie (Boeing) etc. Cela au nom de la libre concurrence. Ce dernier pays est à l’origine de nombreuses attaques économiques et culturelles contre l’Europe.

J’adhère généralement à votre propos, mais le combat est, et sera, très difficile à mener et se situera sur des fronts très différents : politique, militaire, économique, culturel, technologique, etc. presque sur tout.


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