Internaute,
je vous remercie de votre commentaire qui est un peu rapide et fait parfois, trop vite, quelques raccourcis qui ne sont pas de même nature.
La démocratie en Russie est encore une conquête à venir, sans laquelle les progrès constatés, relatifs, mais réels, pourraient ne pas perdurer. Ne pas comprendre la problématique liée de la démocratie et du développement social en Russie serait, à mon sens, se priver de toute capacité de compréhension des faits actuels et passés.
Les grèves ouvrières, pas plus en Russie qu’en Chine, ne sont une marque de démocratie : elles indiquent au contraire que la révolte sociale sourd dans la société car ne trouvant pas de canal d’expression démocratique pour s’exprimer et se faire entendre du pouvoir.
La seule différence essentielle est qu’en Chine, cette révolte est si générale et massive qu’on ne peut plus la taire, ni la cacher, alors qu’en Russie, les autorités essaient de la dissimuler et de la minimiser.
Autre point qui soulève question dans votre réaction : vous indiquez que les partis « extrêmistes », selon votre appellation, ont été laminés. Ce que je n’ai pas exactement dit. Certains partis de natures diverses -libéraux, nationalistes xénophobes- ont été balayés par les règles électorales imposées par le régime, donc, en apparence, par les électeurs. Les deux principaux partis survivants sont tous deux issus du Parti Communiste et de sa police politique, ce qui ne peut que vous interroger quant à vos souhaits de rompre vraiment avec le passé.
Ceci étant pointé pour information, les dérives dangereuses que j’ai signalées (racisme anti-caucasien, anti-musulman ou anti-juif demeurent, et parfois sont intégrées dans les partis représentés à la Douma. Ils restent des dangers sociaux importants, facteurs de troubles possibles.
Les élections truquées et fabriquées par un appareil d’Etat uniformisé n’ont pas résolu la problématique que vous soulevez à juste titre- comme je le fais dans l’article- de la construction d’une société russe démocratique, moderne et libérée des écueils du passé.
Car, la société russe n’a pas à être « reconstruite », elle existe bien. Ce qui est en jeu est son passage à la démocratie réelle (sociale, économique et politique), qui seule peut assurer un développement durable et harmonieux au pays et à son peuple, avec une économie mieux structurée et plus en adéquation avec les potentiels et besoins existants, en paix surtout avec les nations voisines.
Plutôt qu’une incantation de type stalinien genre « Longue vie à Poutine » qui ne résout rien pour personne, d’autant que l’intéressé va devenir Premier Ministre avec des conflits internes durs qui s’annoncent au sommet du pouvoir, j’aurais plus apprécié qu’un lecteur de votre qualité soutienne avec plus de netteté la nécessité d’une vraie démocratie en Russie, ceci dans l’intérêt final bien compris justement de la majorité du peuple russe, mais aussi des peuples d’Europe et du monde.
Car je pense en effet que nous avons tous tout à gagner à une Russie démocratique et moderne, comme à une Chine démocratique et moderne. Cela serait un plus pour la paix et la stabilité mondiale.
Bien cordialement,