Bjr Ceri et merci pour cet article très détaillé et tout-à-fait exact. Ta réflexion rejoint la mienne, qui figure sur Contre-Pouvoir et dont voici un extrait :
Visant, selon la formule du secrétaire général de l’ONU, à « unir la force des marchés à l’autorité des idéaux universels », le Global Compact, créé en janvier 1999, est un code de bonne conduite proposé aux multinationales désireuses d’y participer. Englobant des sujets aussi variés que le respect des droits de l’homme et des travailleurs, la liberté syndicale, le respect environnemental ou encore la lutte contre la corruption, le Global Compact aurait pu être l’outil idéal.
Seulement, le mécanisme a un défaut, qui change fondamentalement toute la donne : l’absence de contraintes juridiques, empêchant de fait le contrôle du respect des engagements des multinationales. Ce qui explique pourquoi plus d’un millier d’entreprises - dont certaines, telles Shell et bien d’autres, bafouent allègrement ces droits - se sont ruées sur l’occasion. Coup double ! Non seulement elles bénéficient d’un impact médiatique considérable et redorent leur image de marque, mais surtout, elles n’ont rien signé qui les obligent à respecter l’accord. Le Global Compact consacre un renversement inquiétant que la FIDH ne manquait pas de signaler : les droits de l’homme sont proposés aux entreprises comme une disposition facultative, alors qu’ils devraient s’imposer à elles, puisqu’ils sont par essence les valeurs communes de l’humanité.
À ce jour, le Global Compact représente certainement la pire des impostures que les multinationales aient mises en place. Pire même, en assujettissant l’intérêt général à l’intérêt des milieux financiers, il symbolise la démission de la communauté internationale.