Cambronne,
Votre dernier commentaire est très intéressant et clair. Je suis d’ailleurs d’accord avec vous sur les points abordés, notamment la participation de troupes polonaises aux côtés des Alliés, soviétiques et occidentaux.
Concernant le « calme » en Pologne de fin 1945 à 1989, comme je l’ai écrit clairement, c’est une expression relative, ayant cité les divers évènements sanglants qui ont scandé, de manière irrégulière, cette période.
Ce que je souligne ainsi est que nul ne peut comparer, sur aucun plan, l’occupation nazie de la Pologne avec le régime qui a existé de 1945 à 1989.
Ce qui existe AUJOURD’HUI dans la conscience populaire de Pologne à l’égard de la Russie est plus en relation avec la trahison-agression de 1939, puis l’abandon de la population de Varsovie à la répression nazie en août 1944, que le régime stalinien en lui-même.
Car, de 1945 à 1989, sauf erreur de ma part, les troupes russes n’ont jamais tiré sur les Polonais, à l’exception des combats avec les survivants de l’Armée Nationale, finalement réduite à néant courant 1949.
Quant à l’antisémitisme traditionnel en Pologne, il convient de signaler que si le régime l’a utilisé lors de la crise de 1968 contre ses opposants -avec des expulsions parfois célèbres, notamment les parents du leader de la CGT Henri Krasucki, l’Eglise catholique et le pape Jean Paul II l’ont aussi entretenu (cf : épisode des nonnes catholiques à Ausxhwitz, déclarations antisméites de Lech Walesa, etc...).
Cela dit, sur ce sujet que je connais bien (je parle de la Pologne et de sa population), il est à signaler que des communautés juives polonaises actuelles continuent à exister, notamment avec des immigrants venant de Russie, mais d’ascendance polonaise -en fait les descendants des Juifs de la partie soviétique de la Pologne de 1939.
Petit complément d’information sur un point du débat que je n’ai pas assez éclairci à votre égard : nombre de citoyens polonais de 1939 ayant des ascendances germaniques ont été engagés comme « Volksdeutscher » dans les troupes SS, voire, plus rarement, dans la Wehrmacht.
Le débat, qui recoupe les questions nationales connues de l’Histoire de cette partie de l’Europe, continue afin de savoir si l’on considère ces soldats comme « Polonais » ou comme « Allemands ». D’où ma prudence sur le sujet. voir en.wikipedia.org/wiki/Volksdeutsche -
En tout état de cause, je salue la qualité du débat sur ce fil, malgré quelques dérapages verbaux qui sont parfois bien humains.
Il est parfois difficile aux historiens de se faire entendre et comprendre avec une nécessaire clarté quand les faits abordés sont encore « récents » donc « chauds » sur le plan des passions.
Comme il est parfois délicatde faire comprendre que des régimes ayant des traits communs aux yeux de certains ne sont pas, sur le plan historique, de même nature. L’historien ne se situe pas, heureusement pour les réconciliations porteuses de paix, sur le terrain des passions politiques, partisanes ou nationales, mais sur le terrain des faits, du savoir et de la compréhension des évènements, sans porter de jugement car il apporte les éléments qui nourrissent le savoir, et par là, l’opinion éventuelle des citoyens.
Bien cordialement,
PS : une dernière remarque qui se veut juste porteuse d’un souhait de réflexion sereine : certains historiens recherchent parfois non la vérité des faits avec leurs preuves documentaires, mais la seule notoriété avec des annonces sensationnelles. Un exemple ironique est celui de la démographie de l’URSS sous Staline. Stéphane Courtois a donné pour ce pays, sans craindre le ridicule, des chiffres effarants et effrayants de morts, toutes causes confondues. Aujourd’hui, les historiens spécialistes du sujet revoient les chiffres de Courtois qui sont matériellement « impossibles ». Il n’en reste pas moins que les données de la démographie en URSS de 1921 à 1953 sont sans appel : elles démontrent que la population a augmenté en presque 20 ans de 30 millions de personnes, soit une augmentation naturelle « quasi- normale » pour les conditions de l’époque (médicales et sociales). La seule baisse, de taille, est entre 1941 et 1945. A titre de comparaison, depuis la « démocratisation » de 1991, la population russe diminue naturellement, malgré des mesures natalistes ! Edifiant....A chacun d’en tirer ses propres conclusions sur les apparences trompeuses ou les erreurs de certains historiens trop avides de gloire médiatique.
01/01 11:13 - CAMBRONNE
Philippe Merci pour ces dernières précisions et bonne année à vous et aux vôtres . Salut et (...)
01/01 05:31 - Philippe Vassé
Julius, Votre dernier post sur le dictionnaire Larousse est intéressant. Vous citez un (...)
01/01 04:59 - Philippe Vassé
Cambronne, Ce que vous rappelez sur l’origine des pendaisons de Tulle -19 est réel. (...)
01/01 04:35 - Philippe Vassé
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