@ Forest Ent
« Je crois à l’analyse géopolitique. L’idéologie décore ensuite ».
L’Islam est une religion éminemment politique. On ne saurait réduire les religions à de simples idéologies. Ce sont des méta-idéologies qui traversent les siècles et les millénaires.
« Le monde musulman va mal depuis la chute de l’empire ottoman (et il n’allait déjà plus très bien avant, sinon cette chute n’aurait pas eu lieu). Je ne vais pas me lancer ici dans une explication de la décadence impériale : tous les empires meurent. Mais ce à quoi nous assistons aujourd’hui est la simple suite logique de cette chute et des accords Sykes-Picot ».
Tout-à-fait d’accord. Sinon que cet empire n’est pas vraiment mort : il n’en finit pas de mourir, et son agonie continue à distiller ses métastases dans le Moyen-Orient dont l’Occident pille la principale matière première, le pétrole. Mais le sujet de cet article n’était pas l’empire Ottoman, mais l’Islam, qui ne se réduit pas au monde Arabe et à l’arc Turkmène.
« Depuis 80 ans, l’ex-empire ottoman est asservi : parfois colonisé, parfois occupé militairement, souvent régi par des satrapes télécommandés comme la monarchie saoudienne. Il y a bien sûr une tentation du retour à l’âge d’or et une recherche identitaire, qui passent par la religion comme vecteur d’identité ».
Ce problème d’identité est fondamental. C’est d’ailleurs sur lui que je termine mon article. D’un point de vue rationaliste-occidental sécularisé, la religion peut se réduire à un simple, clair et abstrait « vecteur d’identité », comme tu dis. Mais c’est là un point de vue purement extérieur. Vécue de l’intérieur, cette identité a une puissante charge émotionnelle et structure en profondeur les identités à travers la oumma, la communauté des croyants. Ce genre d’identification irrationnelle n’est pas à prendre à la légère.
« La recherche d’identité est ce qui peut arriver de pire à une religion. Le christianisme et l’islam sont des religions universalistes. On ne peut donc pas avoir d’identité de chrétien ou de musulman, juste une »ardente obligation« morale ».
Ça, c’est un point de vue post-chrétien. Vu de l’intérieur de la oumma, le musulman tire l’essentiel de son identité de sa croyance et de son appartenance à la communauté des croyants. D’où l’extrême gravité de cette perte d’identité, surtout lorsque tous les autres vecteurs identitaires, nationalistes, sociaux et économiques entre autres, n’apportent que misère, frustrations et incertitudes.
« Mais qu’attendons-nous de l’ex-empire ? A quoi lui demanderions-nous de »s’intégrer« ? A un monde qui attend de lui vassalité et pétrole ? Depuis 100 ans, l’occident a renversé militairement tous les régimes réellements démocratiques qui émergeaient, et l’histoire de l’Iran est exemplaire à ce propos, en particulier avec »l’épisode Mossadegh« ».
On attend de lui qu’il s’assume. Ses dirigeants sont les complices de nos pillages. Et s’il est vrai que l’Occident a tué dans l’œuf toute tentative d’instaurer des régimes démocratiques dans ces pays, ceux-ci n’auraient de toute façon pas tenu longtemps, vu que les élites occidentalisées qui en étaient les vecteurs étaient totalement déconnectées de leurs peuples et de leurs traditions. C’est avec une poigne de fer qu’Atatürk a imposé une république laïque en Turquie sur les ruines de l’empire ottoman. Le retour de l’Islam est en train de la submerger, et ce n’est pas la faute de l’Occident...
« Présenter ce monde comme un ramassis d’exaltés terroristes est intellectuellement confortable. C’est de la bonne dialectique : les adversaires sont des »terroristes« ».
Ce n’est absolument pas le propos de l’auteur de cet article du Welt et pas non plus le mien. Affirmer àa prouve que tu as mal lu mon texte, qui rappelle dès le premier paragraphe que les musulmans sont les premières victimes du terrorisme islamique.
« Nous pillons et pompons le pétrole. Ca nous suffit. Ne nous inventons pas d’alibis culturels ».
Qui est ce « nous » ? Je te rappelle que l’auteur de cet article paru dans Die Welt est d’origine turque et qu’il est né dans la religion musulmane. Il ne se fabrique donc pas d’« alibis culturels », il parle depuis l’intérieur même de sa socio-culture. Tout ne se réduit pas à l’économique.
16/01 10:51 - chabou
16/01 10:44 - chabou
de quel droit chacun est libre d’exprimer son opinion, c’est pas parce que vous (...)
16/01 10:42 - chabou
je me poserai toujours la question que veut prouver la religion de l’islam, nous sommes (...)
16/01 10:39 - chabou
avec des si on met paris en bouteille vu ton surnom ton futur est tres aleatoire
16/01 10:37 - chabou
ok ok mais ca nous mene a quoi c’est le l’histoire sommes nous la pour faire une (...)
16/01 10:35 - chabou
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